À Barcelone, les espaces publics sont adaptés aux personnes en situation de handicap, et tout est fait pour qu’elles s’y sentent à l’aise. Mais comment la ville est-elle devenue un tel exemple ?
Photo de couverture : Vicente Zambrano González, banque d’images de la mairie de Barcelone
En Europe et partout dans le monde, les villes s’adaptent pour accueillir les personnes en situation de handicap. Si certaines sont à la traîne – c’est le cas de Paris, où seulement 27 stations de métro sur 303 sont accessibles en fauteuil roulant – d’autres sont des championnes de la question… Et c’est le cas de Barcelone.
Côté transports, Barcelone est un modèle d’accessibilité puisque seulement 15 des 156 stations de métro ne sont pas adaptées pour les personnes à mobilité réduite. À l’instar de Paris, qui met désormais tous ses moyens au service de l’accueil des personnes en situation de handicap lors des Jeux Olympiques, la compétition internationale avait elle aussi été décisive dans l’ingénierie des structures urbaines en 1992. Depuis cette date, chaque station rénovée ou construite l’est en prenant en compte les paramètres d’accessibilité. Les bus et le téléphérique sont aussi 100% adaptés, et ce depuis 2007. Des structures qui changent la donne lorsqu’on est un touriste, explique Paule, 76 ans, qui se déplace en fauteuil roulant et est venue dans la cité catalane en vacances en 2019 :
« J’ai été très agréablement surprise. Niveau transport, le bus était super et les taxis aussi. Ils ne râlent pas alors qu’en France, parfois ils refusent de mettre mon fauteuil dans le coffre, c’est problématique. Ce qui est pratique à Barcelone, c’est que tout est plat, et même dans le centre-ville, ce n’est pas pavé comme beaucoup de villes françaises. Pour aller au restaurant, à la Rambla par exemple, c’est agréable ».
Outre ses plages, le charme de la cité comtale résidant aussi en grande partie dans sa vie culturelle et son accès à la plage, tout a été mis en place de ce côté-là pour en faciliter l’accès. Sur les 9 édifices inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO que comporte la ville, tous sont accessibles. À la plage, même son de cloche : les 4,5 kilomètres de sable ne présentent aucun obstacle architectural qui empêcherait les fauteuils roulants de passer. Seul bémol selon Paule, le marché, dont les chaises sont trop hautes et donc inaccessibles pour elle.
Barcelone et le Plan d’accessibilité universelle 2018-2026
Si le coup de pouce Jeux Olympiques 1992 a bien aidé, plus récemment, la mairie a lancé son Plan d’accessibilité universelle 2018-2026, une stratégie qui vise à inclure davantage les personnes en situation de handicap dans la ville. En se basant sur un diagnostic réalisé par un groupe de personnes handicapées, Barcelone a établi un rapport précisant les actions à mettre en place pour rendre la ville universellement accessible :
« Le facteur de succès est d’incorporer une méthodologie de travail au sein de la Mairie de Barcelone qui intègre l’accessibilité dès le début de toute action ou projet, ce qui permet de respecter la réglementation en vigueur en matière d’accessibilité et d’éviter les actions correctives ultérieures ».
Photo : Paola de Grenet, banque d’images de la mairie de Barcelone
Une stratégie du tout préalable donc, qui devrait permettre d’homogénéiser les infrastructures de la ville pour les années à venir. Pour le moment, en-dehors des personnes à mobilité réduite, certaines autres formes de handicap sont aussi prises en charge. Par exemple, depuis 2012, une carte en relief du réseau métropolitain et un guide du métro en braille sont disponibles aux points d’information TMB. Des dispositifs sonores et lumineux ont également été mis en place pour aider les personnes malentendantes et malvoyantes à se repérer.