Catalogne : 2 plages sur 3 perdent en superficie

Un peu plus de 65% des plages de Catalogne ont rétréci entre 1956 et 2019. Un phénomène qui semble inarrêtable. 

Photo : LT/Equinox

Selon une récente étude de l’Institut Cartographique et Géologique de Catalogne (ICGC), 319 plages des 489 répertoriées dans la région ont perdu en superficie au cours de sept dernières décennies. C’est au nord de la Catalogne, dans l’Empordà, qu’elles ont subi la plus forte récession. Dans le Baix et Alt Empordà, elles ont ainsi vu disparaître jusqu’à 70% de leur surface, notamment dans les stations balnéaires emblématiques de Begur, Platja d’Aro, Palafrugell ou Rosas.

Selon Jordi Pinyol, expert en risques géologiques à l’ICGC, l’importante urbanisation et le changement climatique, qui modifie le régime et l’intensité des tempêtes, constituent le cocktail idéal de l’érosion des plages. Hors espaces naturels du Delta de l’Ebre et de Cap de Creus, 81% du littoral catalan compte des constructions d’édifices à moins de 100 mètres de la mer. « Cela rend très difficile l’adaptation naturelle des plages face aux conditions météorologiques », indique le chercheur.

Une érosion inéluctable

Durant la dernière saison hivernale, la Catalogne a fait face à plusieurs tempêtes, dont deux de fortes intensités : Ciaran en novembre et Nelson fin mars. La plage de Montgat, au nord de Barcelone, a perdu 15% de sa superficie lors de ces épisodes. Et depuis 2019, cette municipalité est passée de 2 kilomètres de plages à 500 mètres, selon les données officielles.

plage barcelonePhoto : EL/Equinox

Les plages de Barcelone et ses alentours, toutes artificielles, sont incapables de se regénérer naturellement, et d’importants moyens financiers sont donc mis à disposition pour les remettre chaque année en bon état. En 20 ans, l’Espagne a ainsi injecté 170 millions d’euros pour des livraisons de sable à destination de la capitale catalane. La municipalité, elle, débourse 60.000 euros par an pour redistribuer le sable sur ses différentes plages. Mais le débat est désormais ouvert sur la pertinence de ces coûts que beaucoup, et notamment Madrid, estiment désormais « peu raisonnables ».

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