Madrid est la région d’Espagne, qui a reçu, jusqu’à présent, le plus de fonds européens visant à relancer l’économie de la péninsule ibérique suite à la crise liée à la pandémie. La Catalogne et le pays de Valence arrivent ensuite.
La concentration des grandes entreprises à Madrid influence la répartition des fonds de relance d’Union Europèeenne reconnaît le ministère espagnol de l’Économie. Madrid a en effet reçu 5,7 milliards d’euros, la Catalogne : 4,9 et Valence : 3,7. L’Espagne a eu droit à une enveloppe globale de 70 milliards, dont 61,5 soit ont déjà été alloués par l’administration, soit un total de 88% du plan.
Les sommes sont ensuite transférées vers les régions qui les dépensent en passant par le système des appels d’offres. Les projets financés par le Plan de Relance concernent globalement les infrastructures, l’automobile et la gestion de l’eau.
En moyenne, les concours publics sont remportés par des PME à 38% et 23% par des grandes entreprises. Un chiffre qui bondit à 37% à Madrid en raison de l’implantation des multinationales dans la capitale.
En Catalogne, les appels d’offres lancés par la Generalitat et les mairies ont permis à 74 000 projets de bénéficier des fonds européens, dont 41 % de PME et 15 % de grandes entreprises. Le secteur des semi-conducteurs, ces matériaux qui entrent dans la composition de nombreux produits technologiques et numériques, dont la Catalogne devient une spécialiste, reçoit 111 millions d’euros. Les plans de sauvetages de l’automobile Seat et l’usine Nissan perçoivent respectivement 90 et 65 millions. Enfin, l’Europe a installé, depuis 2023 à Barcelone, un supercalculateur, chargé de la surveillance du changement climatique, de la découverte de médicaments et de matériaux. Cet ambitieux projet est doté d’une enveloppe de 50 millions d’euros.
Le supercalculateur de Barcelone
Au total, 26% des entreprises espagnoles ont demandé des fonds européens et 8% en ont le projet dans un futur très proche. Et il n’y a pas assez d’argent pour tout le monde, ce qui suscite une crispation. Ángel Rivera, un des responsables de la banque Santander, confie qu’il « entend plus les entrepreneurs se plaindre que de prononcer des choses positives » et de dénoncer les lenteurs administratives. Il faudrait un portail digital unique pour tout le territoire afin de présenter les demandes en ligne dans passer par les administrations régionales, complète Juanjo Cano, président de KPMG, une entreprise de conseil fiscal en Espagne.
Des arguments que balaie, d’un revers de main, le ministre de l’Économie, Carlos Cuerpo. « Nous sommes à mi-chemin de l’exécution du plan de relance et les données confirment l’évolution positive » estime le chef des finances espagnoles.