Victime de la sécheresse qui entraîne la mort d’une partie des vignes, le cava va se convertir dans les mois à venir en un produit plus rare. Et donc plus cher. Explications.
Photo : AC/Equinox
252 millions de bouteilles de cava ont été vendues en 2023. Ce qui marque un nouveau record, se traduisant par un volume de chiffre d’affaires global de 2,2 milliards d’euros. C’est surtout le marché intérieur qui cartonne avec une progression de 4%, tandis que les exportations ont connu un léger repli de 0,25% en raison de la baisse des ventes aux États-Unis à hauteur de 13%.
Si 2023 fut fastueuse, les prochaines années risquent d’être un peu plus compliquées. Dans les 24 ou 36 mois à venir, la production va subir une diminution à cause de la sécheresse. En raison du manque de pluie, le raisin accuse une baisse de volume de 30 %. Un des leaders des ventes, la marque Freixenet, a annoncé qu’elle n’aurait pas une production suffisante pour approvisionner des marchés clés comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse.
De fait, l’offre sera moindre et, par conséquent, les prix vont monter en flèche. Mais certains producteurs ne voient pas cette situation d’un mauvais œil. Une hausse des prix revalorisait l’appellation cava et la rapprocherait de celle du champagne. Actuellement, le prix de vente moyen d’une bouteille est de 8,50 euros.
Du mousseux en lieu et place du cava
Les marques qui ne sont pas d’accord avec cette stratégie de l’augmentation des prix ont quant à elles un plan B. Commercialiser un vin alternatif au cava, une sorte de mousseux.
Ce nouveau produit sera vendu sous la marque Freixenet Premium Sparkling Wine. Une cuvée élaborée selon la méthode charmat, une technique de production beaucoup plus économique que la champenoise traditionnelle utilisée dans l’élaboration du cava et du champagne. Pour le prestigieux vin français, la seconde fermentation est réalisée dans la même bouteille, celle qui est ensuite vendue au consommateur après de longs mois de vieillissement. Tandis qu’avec le charmat, le processus est beaucoup plus rapide : la seconde fermentation se fait dans de grandes cuves en acier inoxydable. C’est exactement le concept du lambrusco italien. En outre, pour produire son mousseux, Freixenet va utiliser des raisins de seconde zone, qui ne sont pas d’assez bonne qualité pour fabriquer du cava.
Ces vins ne seront cependant pas commercialisés en Espagne, mais sur le marché extérieur, à commencer par l’Allemagne. Les exportations représentent à elles seules 70 % des ventes totales de cava. Les producteurs, avec leur mousseux, devront trouver des palets tolérants.
Bonus vidéo : cava/champagne, le comparatif
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