Chaque année, plusieurs centaines de Français en quête d’un meilleur mode de vie rejoignent la capitale catalane. Cependant, entre désillusions et nostalgie, certains d’entre eux décident de quitter la cité comtale pour rentrer en France.
La Cité comtale a tout pour plaire. Cependant, malgré sa forte attraction, certains expatriés français préfèrent quitter la capitale catalane pour revenir aux sources. En 2023, 1,68 million de Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de l’Hexagone. Parmi eux, une poignée préfère abandonner leur projet d’expatriation. Entre problèmes d’intégration, solitude, déprime ou difficulté économique, les raisons d’un retour en France sont nombreuses.
Pour Margot, 32 ans, son changement de vie à Barcelone a été radical. « J’étais installée à Strasbourg pendant 5 ans avec mon ancien compagnon. Mon ancienne profession m’a ennuyé sur le long-terme et j’ai fait un bore-out », confie-t-elle.
Elle poursuit : « après un départ assez douloureux du côté professionnel, je voulais changer de cadre de vie pour m’en remettre. À l’époque, j’avais 26 ans, avec mon conjoint nous nous sommes dits que l’on pouvait se permettre de tenter une expérience à l’étranger. On voulait trouver une certaine qualité de vie, au soleil, loin de l’état d’esprit français et au cœur d’une ambiance cosmopolite », détaille la native de Béthune, dans le nord de la France. C’est ainsi que la ville de Barcelone s’est imposée comme une évidence.
Quand expatriation rime avec désillusion
En 2018, Margot pose donc ses valises à Barcelone, dans le quartier de Sant Marti. « Nous étions excentrés tout en restant proches du centre-ville. Ensuite, on a déménagé deux ans plus tard à Castelldefells, au sud de Barcelone. J’y suis restée un an avant de quitter l’Espagne » explique la Française. Une manière de s’éloigner du centre-ville de Barcelone qui devenait pesant pour le couple starsbourgeois.
« Nous avons bien senti le dépaysement, avec les langues espagnoles et catalanes. La culture était également bien singulière. Mais, contrairement à mon ex-compagnon, je n’ai pas joué le jeu de l’expatriation à 100 %. Je n’ai pas pu maîtriser les langues locales et j’ai essentiellement côtoyé les francophones de Barcelone. » Une désillusion pour la trentenaire qui souhaitait s’émanciper de la mentalité française. « Je me suis vite retrouvée dans une mentalité française qui était plus exacerbée » déplore l’experte en marketing digital.
Difficultés professionnelles
Pour Caroline, 37 ans, vivre une expérience à l’étranger a motivé son choix de s’installer à dans la capitale catalane en septembre 2021. Très vite, la Montpelliéraine d’origine trouve un logement dans l’Eixample. Une fois installée, un défi de taille l’attendait : rechercher un emploi. « Je me suis vite rendu compte de la problématique de Barcelone : le travail. Ce n’est pas comme en France, nous avons de bonnes conditions, des avantages et nous sommes un peu mieux payés, etc. Je gagne deux fois plus aujourd’hui en France ».
Une situation qui a entraîné son départ en septembre 2023. « J’ai fait le choix de revenir à Montpellier, mais je ne cache pas mon envie de revenir de temps en temps en Espagne, notamment sur la Costa Brava pour profiter des plages et du soleil ».
Un retour aux sources
Pour Margot, un retour en France était vital. « Je suffoquais à Barcelone. Il y avait un côté étouffant pour moi avec le bruit et parfois avec le monde dans les rues », raconte Margot. La Française admet aussi que l’échec de son expatriation est en partie causé par la barrière de la langue.
« Je suis contente d’avoir réalisé cette expérience à l’étranger, dans un pays dont je ne maîtrisais pas la langue, mais j’ai rapidement atteint les limites de cette aventure. Je faisais partie de ces personnes qui ne voulaient pas s’imprégner à 100 % de la culture barcelonaise. Je pense que c’est bien pour une passade, mais quand on ne se familiarise pas à 100 % de la culture du pays, on ne peut pas s’y plaire », reconnaît l’ex-Starsbourgeoise.
Ainsi, Margot est revenue au pays, en posant ses valises à Perpignan. La ville des Pyrénées-Orientales lui permet de garder une qualité de vie similaire, entre la mer et le soleil… avec l’effervescence d’une grande métropole en moins.
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