La mairie de Barcelone a publié de nouvelles données statistiques sur sa population et les écarts salariaux persistent. Les quartiers sont d’ailleurs un marqueur géographique important de ces différences.
Photos : Clémentine Laurent/Equinox
Les Barcelonais sont en moyenne plus rémunérés que leurs voisins catalans et espagnols indiquent les données publiées par la municipalité. Le salaire annuel moyen pour un Barcelonais est de 32 324 euros, contre 28 076 euros pour la moyenne catalane. À l’échelle du pays, encore une fois les Barcelonais gagnent mieux leur vie face à une moyenne espagnole de 25 552 euros par an.
Pourtant, tous les habitants de Barcelone ne vivent pas le même mode de vie, et les quartiers de la ville le montrent bien.
À Barcelone, les plus aisés vivent dans les quartiers en hauteur et ce n’est pas nouveau. Les revenus de 2021, les plus récents recensés, montrent un salaire annuel moyen de plus de 51 000 euros pour les habitants de Sarrià-Sant Gervasi. À l’inverse, les Barcelonais vivant à Nou Barris et à Ciutat Vella ont un revenu moyen de 23 000 euros à l’année.
Dans l’ordre décroissant, Les Corts arrivent juste derrière Sarrià-Sant Gervasi avec un salaire moyen à l’année de presque 40 000 euros. Le quartier où se trouvent les résidences chics de Pedralbes est suivi de l’Eixample (35 815 euros/an), Gràcia (35 062 euros/an), Sant Martí (32 381 euros/an), Horta-Guinardó (29 643 euros/an), Sant Andreu (29 203 euros/an), Sants-Montjuïc (28 490 euros/an), puis Nou Barris (23 510 euros/an), et enfin la Ciutat Vella (23 285 euros/an), pourtant prisée par les touristes.
Quelles évolutions depuis 15 ans ?
La gentrification, un phénomène urbain qui modifie la population d’un quartier au profit de personnes plus aisées, se déploie dans de nombreuses métropoles ou moyennes villes du monde. Barcelone n’échappe pas à la règle, comme on peut le voir avec le Poble Sec par exemple. Pourtant les quartiers traditionnellement riches restent riches, tandis que le centre historique de la ville reste le lieu où les habitants sont le moins bien rémunérés.
Depuis 2010, le centre historique où se trouve le quartier Gòtic, le Born ou encore le Raval, ne connaît pas de forte évolution des salaires. En 2020, le plus ancien quartier de la ville voit ses salaires chuter avec l’absence de touristes, liée à la pandémie de Covid.
Les quartiers de Sarrià-Sant Gervasi sont quant à eux loin de ces problématiques, perchés sur les hauteurs de Barna. Ils ont dépassé en 2021, la barre des 50 000 euros de revenus annuel moyen, soit l’équivalent de 4 166 euros par mois.
Les quartiers de l’Eixample, Nou Barris, Sant Andreu et Sant Martí sont quant à eux en progression constante depuis 2010, avec des dégâts limités en 2020 qui peuvent s’expliquer par les catégories socio-professionnelles qui habitent ces districts. Par exemple, l’Eixample est plutôt un lieu d’habitation pour les travailleurs du secteur tertiaire, domaine où le télétravail était plus facile à mettre en place pendant le confinement. De plus, ce ne sont pas des zones qui reposent sur le tourisme donc les conséquences de la pandémie ont été moins importantes pour ces quartiers.
À l’inverse, le quartier aisé Les Corts a connu une baisse des salaires moyen en 2020 et n’a pas retrouvé depuis le niveau atteint en 2019 de 41 548 euros/an.
Les données de la mairie indiquent également d’autres différences. Les femmes sont toujours moins rémunérées que les hommes, et les secteurs comme la finance et les assurances surplombent le classement des salaires, atteignant les 57 000 euros, voire les 70 000 euros pour les hommes. À quelques mètres seulement de ces bureaux, les salariés de l’hôtellerie barcelonaise gagnent en moyenne 13 270 euros/an. Les contrats saisonniers et à mi-temps expliquent en partie ce montant.
Attention, toutes ces données sont des moyennes, c’est-à-dire qu’elles ne prennent pas forcément en compte les inégalités salariales qui existent au sein même d’un quartier ou d’un secteur donné.
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