Logement à Barcelone, quand la recherche tourne à la folie

logement à Barcelone

À chaque nouveau logement sur le marché barcelonais, un nouveau coup de théâtre. Mais pas uniquement sur la scène des prix ou conditions de location, frôlant parfois l’insalubrité. Dans la capitale catalane, les mauvaises surprises toquent à toutes les portes, y compris la toute première. Avant même de rentrer dans son chez-soi. Palmarès non exhaustif.

Rester peu de temps à la maison et aimer faire le ménage

La palme d’or revient probablement à une annonce publiée sur Idealista. « Une fille qui travaille, qui a un contrat, qui nettoie, qui n’a pas trop d’amis, ordonnée, qui aime faire le ménage, qui ne fume pas et ne boit pas. » C’est à cet ensemble de critères discriminants que le futur locataire d’une chambre à la Verneda, à Barcelone, doit répondre. Pire encore, ou mieux aux yeux des propriétaires, il doit « être de passage dans la ville, en train de s’installer, avec peu d’objets personnels ». Pour éviter d’encombrer l’appartement. Mais d’après un avocat interrogé par La Vanguardia, ces critères tout comme les interdictions de fumer, de posséder des animaux de compagnie, arriver tard dans la nuit ainsi qu’inviter plus de cinq personnes chez soi, brave la loi.

Écrire une lettre de motivation

Employer le verbe « postuler » pour un logement à Barcelone n’a rien d’exagéré. En plus de fournir plusieurs fiches de paie, une caution et des garants vivants en Espagne, certains propriétaires ou agences immobilières vont jusqu’à demander une lettre de motivation. Destinataire, raisons de la candidature, expérience, passé, personnalité, tout y passe. La règle de « tenir sur une page » n’a plus de raison d’être.

Passer un entretien d’embauche

Dans la même thématique, Candide et son mari, installés dans un 140 m² dans l’Eixample, avait dû montrer patte blanche jusqu’au jour même de l’état des lieux. Lorsqu’ils sont arrivés pour signer le bail, il y a 7 ans, « mon mari a passé comme un entretien d’embauche alors qu’il avait déjà fourni tous les documents », raconte la Française de 50 ans. Interro surprise ?

Ne pas accueillir de visiteurs

Pas même la famille, ni les amis et encore moins les petits amis ou aventures. Pour espérer avoir une chambre en colocation à Barcelone, il faut parfois accepter quelques sacrifices. Et parmi les règles de vie les plus communes, et les plus difficiles à supporter pour des expatriés très enclins à recevoir de la visite, ne pas pouvoir accueillir ses proches chez soi fait partie du podium. Pourtant, cette clause, tout comme celle de ne pas faire de fête, n’est pas légale. La loi différencie le patrimoine de la résidence. Ainsi, le locataire peut vivre comme il l’entend dans le logement qu’il paye.

Ou bien, les faire payer

15 € par nuit ou rien. C’était la seule option à « l’interdiction de faire venir des gens la nuit dans la coloc », témoigne Emmanuelle via la page Instagram d’Equinox. Après tout, cela fait une petite cagnotte collective ? Ironie du sort.

Éviter d’être frileux

Car le chauffage ne montera pas à plus de 17 degrés. Critère difficile à encaisser l’hiver pour pouvoir avoir un toit barcelonais. D’autant que la norme planche à 19 degrés comme température idéale pour une chambre. Mais la pratique existe bel et bien et s’avère possible notamment par le propriétaire pour limiter les montants des factures.

Avoir un compte bancaire bien gonflé

La caution la plus courante table sur un mois de loyer, et plus souvent deux d’ailleurs. Mais parfois, il faut avancer quatre, six ou même deux ans. Dans un précédent article, Anaïs, Montpelliéraine vivant en colocation dans un appartement de dernier étage de à L’Hospitalet, avait dû avancer avec ses amis 10 000 €.  « C’était la première fois qu’il était loué. Les propriétaires avaient tellement peur qu’il a fallu qu’on avance 2 000 € chacun ». Une somme difficile à sortir pour ces anciens étudiants en kiné. 

A lire aussi : Propriétaires vs locataires à Barcelone : « Tout est toujours compliqué »

Recommandé pour vous