Provocatrice et subversive, la face (pas si) cachée de Barcelone

Musée de l’érotisme, sex shops et plus récemment ouverture du musée des arts prohibés… La ville de Barcelone regorge de lieux qui lui confèrent une place particulière dans l’art de la provocation. 

Photo : CC BY-SA 3.0/Lmbuga/Wikipédia 

La cité comtale détonne par un aspect plutôt osé. Au-delà de ses atouts quelque peu classiques, comme le beau temps, la plage, les bars, la fête… Barcelone attire également les curieux pour ses lieux que l’on pourrait qualifier de subversifs. En ce sens, en se baladant sur l’incontournable Rambla, il est impossible de rater ce balcon, avec Marylin Monroe vêtue d’une robe de cocktail blanche, en référence à l’une des scènes les plus connues du long-métrage Sept ans de réflexion.

Cette mise en scène n’est qu’un avant goût du musée de l’érotisme de Barcelone. Au-delà, de cet établissement culturel, on ne compte plus le nombre de sex shops disséminés dans la capitale catalane. Toujours dans le thème de la provocation, la ville méditerranéenne a accueilli en son sein un nouveau musée, celui de l’art prohibé !

Un musée d’un nouveau genre

L’histoire de l’art regorge d’œuvres aussi belles et créatives que critiques à l’égard de la société. Des analyses réprobatrices ou dépréciatrices qui ont condamné certaines réalisations à remplir les greniers…  Indigné par l’ampleur du phénomène et cette forme de censure, l’homme d’affaires et journaliste Taxto Benet a lancé en 2018 une collection qui, en seulement cinq ans, a rassemblé 200 pièces.

Ces œuvres ont, toutes, à un moment ou à un autre, été accusées d’être blasphématoires, obscènes ou politiquement incorrectes. Elles sont désormais affranchies des griffes de la censure en les exposant au Musée de l’Art Prohibit. Cette installation unique au monde a ouvert ses portes ce 26 octobre à la Casa Garriga Nogués (Diputación, 250). Un lieu qui, en parallèle, rappelle que la liberté d’expression est constamment érodée. Après tout, qui se donne le droit de décider de ce que nous pouvons ou ne pouvons pas voir ?

Musée de l’érotisme, un incontournable

Se prendre en photo dans un vagin…. Oui, c’est possible à Barcelone ! Direction le musée de l’érotisme situé sur la Rambla, juste en face de la Boquería. Avec Marilyn Monroe et sa robe au vent depuis le balcon, le musée sait se faire repérer. Et sa collection aussi.

À l’intérieur, pas moins de 800 pièces participent à un parcours original ! Entre érotisme oriental, Kama Sutra, pin-up, vidéo, fétichisme, les centaines d’œuvres, originales ou reproduites, permettent aux curieux de retracer l’histoire de l’érotisme des anciennes civilisations jusqu’à nos jours.  Les visiteurs ont de quoi être incollables sur l’univers, qui ne laisse pas de marbre.

Sex shop à foison

À Barcelone, nombreux sont les riverains et touristes à se rendre dans les boutiques érotiques. Et pour cause, avec ses 38 sex shops, Barcelone en compte deux fois plus qu’à Marseille ! Selon les vendeurs, la clientèle est très variée. Elle va des jeunes de 18 ans aux personnes âgées de 80 ans. Des touristes aux locaux. Des célibataires, aux couples, et des hommes aux femmes.

Maréva Laville « C’est la plus grande part de notre public. Aussi parce que les sex-toys sont plus souvent destinés aux femmes et parce qu’elles ont pris davantage de pouvoir dans le couple », nous expliquait Sandra, gérante de Luxury Love dans le Born. Alors, elles viennent en groupes, avec leur compagnon, ou seules. Mais jamais avec honte.

Barcelone, une ville ouverte sur la sexualité

La taille et la population de la cité comtale éloigneraient les clients des mauvais regards. « Barcelone est une ville très ouverte sur la sexualité », a ajouté Sandra. Au point d’attirer, aussi, des touristes « de niche », loin de ceux à la recherche de prostituées.

« Les Italiens par exemple achètent des sex-toys ici parce que chez eux, c’est un péché d’aller dans les sex shops. Pareil pour les pays de l’Est, arabes, ou avec une culture musulmane. Chez eux, c’est même parfois interdit. »  Sans surprise, l’objet le plus vendu est donc un vibromasseur ressemblant à une brosse nettoyante pour visage. Idéal pour passer incognito à la douane. Car en dehors de Barcelone, l’univers du sexe reste bien souvent tabou…

Ancienne capitale ibérique de la pornographie ?

Au début du XXe siècle, Barcelone était devenue, le plus grand foyer de l’industrie pornographique espagnole, alimentant également le marché portugais puis brésilien. Effectivement, d’après l’ouvrage Lisbonne-Madrid-Barcelone : circulations érotiques du professeur agrégé de portugais Fernando Curopos, « les libraires et éditeurs portugais, habitués à importer les productions licencieuses parisiennes, se tournent également vers Barcelone et Madrid pour répondre à la demande du public masculin qui s’élargit allant de l’élite pouvant acquérir des romans illustrés de très belle facture, aux travailleurs urbains alphabétisés pour qui sont publiés des collections bon marché ».  Une histoire qui expliquerait d’une certaine manière « l’ouverture d’esprit » de Barcelone.

Les dessous de la Barcelone des sex shops

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