Ça pique à Barcelone. Depuis début octobre, les moustiques et autres petites bêtes ont fait leur réapparition. Un phénomène qui touche notamment les hauteurs de la ville. Explications.
Ils n’avaient manqué à aucun Barcelonais. Mais pas le choix, les mouches et les moustiques volent et piquent à cœur joie dans la capitale catalane, depuis quelques semaines. Un phénomène tout à fait naturel pour la saison, mais qui semble plus conséquent qu’auparavant par son simple retour. « Normalement, les moustiques sont à leur apogée en juillet et août, et au début de l’automne. Mais avec le réchauffement climatique et la sécheresse, on n’en a eu moins que les années passées », commente Tomás Montalvo, chef du service surveillance et lutte antiparasitaire de l’Agence de santé publique à Barcelone.
Une prolifération début octobre
Le manque de pluie avait donc accordé quelques mois de répits aux Barcelonais. Mais depuis peu, et surtout début octobre, les insectes volants prolifèrent. « On fait face à un petit pic », confirme l’expert. À tel point qu’au cours de la première semaine d’octobre, « il y a eu plus de moustiques que pendant l’été », assure Carles Aranda, docteur en biologie au Baix Llobregat, près de la capitale catalane. « Cela n’a rien à voir avec l’humidité. C’est à cause des températures élevées associées aux dernières pluies, bien qu’elles n’aient pas été nombreuses. »
Suffisamment en revanche pour créer un climat favorable à la reproduction de moustiques. Car la pluviométrie, même si elle reste faible et ne remplit toujours pas les réserves d’eau du bassin barcelonais, favorise les petites zones d’eau stagnante. Et ce sont précisément elles qui attirent les fameuses bêtes qui démangent.
Les hauteurs de Barcelone les plus piquées
« Il y a des endroits où les moustiques s’accumulent plus que d’autres ». L’espèce du moustique commun vagabondera davantage sur la voie publique, tandis que le tigre se rend dans les espaces privés. Dans les secteurs résidentiels, notamment, qui comprennent des piscines, des jardins et des terrasses.
Les zones de Horta-Guinardo, Sarrià Sant-Gervasi ou encore Les Corts sont donc les plus touchées, estime l’agent de santé public, Tomàs Montalvo. Lui et son pôle mènent donc plusieurs actions de prévention, en porte-à-porte. Capables de déceler les endroits de chaque extérieur, les plus à même d’être infesté de moustiques tigres. Les soucoupes pour pots de fleurs, les vases, les jardinières, pour n’en citer que trois.
« Il faut vider l’eau des récipients et éviter de la laisser traîner le plus possible », avertit le professionnel. Auquel cas, les œufs se forment et en l’espace de sept à neuf jours, les bébés moustiques deviennent adultes. Ainsi fonctionne le cycle. Jusqu’à ce que chute le thermomètre et que le froid clôture cette période, qui finalement, n’aura pas duré si longtemps.
A lire aussi : À Barcelone, les quartiers pauvres, premières victimes du réchauffement climatique