La Commission européenne a annoncé ce lundi la suspension de l’aide humanitaire à la Palestine en raison de l’attaque du Hamas contre Israël. Des sources du ministère des Affaires étrangères indiquent que cette décision du commissaire européen Olivér Varhely a causé un malaise au gouvernement espagnol.
Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a eu un entretien téléphonique ce lundi avec le commissaire européen Olivér Varhely pour lui faire part de son désaccord. Tant sur le fond que sur la forme. La diplomatie espagnole déplore que les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne n’aient pas été informés au préalable de
cette décision transcendante. Le haut représentant à l’UE, l’Espagnol Josep Borrell, a demandé à ce que cette mesure soit inscrite à l’ordre du jour du Conseil extraordinaire des Affaires étrangères, qui se tiendra ce mardi après-midi.
Sur le fond, la vice-présidente du gouvernement espagnol par intérim, Yolanda Díaz, a exigé une rectification de la part de la Commission européenne et a appelé à « mener une action internationale pour la paix » et à éviter « la punition de tout un peuple ».
L’Europe divisée
Ce « malaise » exprimé par l’Espagne a également été partagé par la France, l’Irlande et le Luxembourg. La France n’est «pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes», a indiqué mardi 10 octobre le Quai d’Orsay, ajoutant l’avoir «fait savoir à la Commission européenne». De l’autre côté, l’Allemagne et l’Autriche soutiennent la démarche du commissaire européen qui vise à suspendre tous les paiements prévus dans le cadre de l’aide au développement.