Un portable dérobé toutes les 10 minutes en Catalogne. Mais pas envolé pour autant. Après avoir été retiré des poches, sacs ou mains des Barcelonais, pour beaucoup, les téléphones atterrissent à côté de la capitale catalane. Direction Badalona.
Photo : Clémentine Laurent
Dans la rue, dans un bar, dans le métro. En marchant, en buvant un verre ou en dansant, se faire voler son téléphone portable à Barcelone est monnaie courante. Entre janvier et août, ce sont plus de 46 000 portables qui ont été dérobés en Catalogne, soit un vol toutes les 10 minutes. Pas moins de 192 plaintes en moyenne par jour sont enregistrées dans les commissariats catalans, dont plus de la moitié à Barcelone. Mais où partent-ils ensuite ?
Un réseau à Badalona
D’après le média Metropoli Abierta, très en lien avec la police catalane, il faut se diriger vers Badalona, la ville jouxtée à la capitale catalane, pour retrouver une partie des portables dérobés. Tout près de l’avenue Alfons XIII, souvent citée pour ses maisons closes illégales, ses appartements squattés et poubelles débordantes dans les rues, la rue Balmes possède ce nouveau délit à son panel.
C’est en tout cas ce qui ressort des témoignages du voisinage, dans le quartier Artigues de Badalona. Et à en croire les géolocalisations des appareils volés, affichant tous le numéro 28 de la rue Balmes, le trafic est bel et bien présent. Et bien situé. Car autour de l’adresse en question, sur l’avenue Alfons XIII, se trouvent plusieurs magasins de téléphonie. Des commerces qui revendraient l’ensemble des portables et qui, d’après les forces de l’ordre, ont fait l’objet de plusieurs interventions policières. Mais celles-ci n’arrêtent pas pour autant le flux, raconte les riverains.
Barcelone, vivier des voleurs
D’après eux, ce serait la proximité avec la bouche de métro Badalona Pompeu Fabra, à quelques mètres seulement de l’avenue, qui faciliterait le développement du réseau. Le transport sous-terrain étant l’un des endroits préférés des pickpockets. Quant aux vols à l’arraché dans les rues de Barcelone, où se trouve « le marché » des voleurs, un nouvel outil les aide à prendre la fuite plus rapidement : la trottinette électrique. Pleine vitesse direction les okupaciones de Badalona.
A l’intérieur de ces apparts squattés et dans les immeubles, la garde est bien montée, assure les riverains. Eux ne recommandent pas d’essayer de récupérer les téléphones, de peur qu’il arrive quelque chose aux victimes. Quant à la police, ils se retrouvent au pied du mur, par manque d’ordonnance judiciaire pour agir.
Il faut donc parfois attendre des semaines voire des mois avant de pouvoir lancer une opération. La dernière en date, dans ce domaine, remonte au mois de février. Dans trois appartements squattés, la police a récupéré 224 téléphones volés et arrêté sept délinquants. Cette fois-là, dans le quartier de Ciutat Vella à Barcelone et dans un logement de L’Hospitalet de Llobregat. Badalona n’est pas l’unique domicile des voleurs. Bien que, si perquisition il y avait, selon les riverains, la police trouverait aussi son bonheur.
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