Ne pas être Espagnol donne parfois des ailes aux touristes. À Barcelone, le nombre d’amendes pour incivisme ne baisse pas, tout comme celui des impayées. Le résultat d’un vide judiciaire offrant la possibilité aux étrangers de ne pas payer leurs contraventions. Mais pour combien de temps encore ? Le Fisc cherche une alternative.
Face à une amende pour incivisme, à Barcelone, il existe deux réactions. Les Espagnols, qui payent. Et les touristes ou non-résidents barcelonais. Ce sont eux qui sont dans le viseur de la mairie de la capitale catalane. Car dans les rues de la ville, et d’autant plus depuis que les montants des contraventions ont augmenté, les fuyards d’amendes se montrent de plus en plus nombreux.
Mais si la quantité d’impayés grimpe tant, c’est en partie parce qu’aucun accord international n’existe. Une fois les touristes revenus dans leur pays d’origine, rien ne les oblige à payer leurs erreurs commises sur le sol espagnol. Si bien que, pire encore, dans un article d’El Periodico, on parle de « paiement volontaire ». Difficile en ce sens de ne pas succomber à la tentation « d’oublier volontairement son amende » à l’étranger. Et compliqué, à Barcelone, de continuer à faire régner la loi et le silence dans les quartiers à forte vie nocturne, comme à Ciutat Vella, dans le centre de Barcelone.
Un système pour obliger les touristes à payer
Car une fois les contraventions distribuées, seules un tiers d’entre elles sont encaissées, estiment des sources municipales. C’est la méthode du »Pronto pago », permettant d’abattre un certain pourcentage de l’amende si elle est payée rapidement auprès de la Guardia Urbana, qui fonctionne le plus. Mais pas suffisamment, selon les élus barcelonais. Ainsi, dans les bancs des administrations, on planche sur le problème de la faille juridique internationale dont souffre Barcelone.
D’après des sources municipales, relayées dans la presse, le centre des finances publiques travaille sur un système obligeant les touristes à solder leur contravention. Parce qu’aujourd’hui, dans la cité comtale, tous les citoyens ne sont pas égaux au moment de payer leurs erreurs. En Catalogne ou en Espagne, il est quasiment impossible pour les résidents et personnes empadronnées d’y échapper. La police et le Fisc collaborent pour, qu’en cas de manquement volontaire ou d’oubli, les habitants se voient vite rattrapés par leurs obligations. La somme réclamée peut directement être débitée de leur compte bancaire, ou par le biais des impôts. Un suivi pour l’heure irréalisable auprès des touristes. Mais pendant combien de temps encore ?
La méthode douce préconisée
L’affaire est entre les mains des institutions, pour une prochaine mise en place du procédé ou logiciel. Même si, d’un point de vue académique, Barcelone, et l’Espagne en général, gagnerait à jouer la carte de la médiation, estime Xavier Pastor, professeur de la UOC, expert en résolution de conflit, cité dans El Periodico. Du moins, à Platja d’Aro, sur la Costa Brava, elle avait bien fonctionné. 80 % des incivilités ont été réduites après sensibilisation des touristes.
Car si tous agissaient comme ils le font dans leur propre ville, alors, la sanction n’arriverait qu’en dernier recours. Le tout, sans avoir à chasser les fugitifs aux quatre coins du monde. Mais au jeu du chat et de la souris, cette fois-ci, la mairie de Barcelone et le Fisc semblent préférer la prudence. Et laisser la méthode douce en bonus.