Le coronavirus fait à nouveau parler de lui en Catalogne. Le nombre de cas grimpe et un nouveau variant a été détecté. De quoi réveiller les inquiétudes de l’OMS, pendant que les spécialistes, eux, parlent de normalité. Tout en préconisant le retour de quelques règles sanitaires.
Ce n’était qu’une question de temps. Depuis la mi-août, la Covid est de retour en Europe et en Catalogne. Le taux d’incidence ne cesse d’ailleurs d’augmenter dans la région du nord de l’Espagne. D’après les chiffres du gouvernement, il atteindrait 290 cas de maladies respiratoires infectieuses pour 100 000 habitants. 39,6 % d’entre eux proviennent du coronavirus. C’est bien plus qu’outre-frontière, où le nombre de Français malades du Covid, lui, se chiffre à 18,2 pour 100 000 habitants.
Pour autant, le virus circule partout, insiste Julia Blanco, chercheur à l’Institut Germans Trias i Pujol à Badalona. En réalité, il ne s’était jamais arrêté. « Le virus a été présent tout au long de l’année. On a tous eu dans notre entourage quelqu’un qui a contracté le coronavirus cette année sans forcément le savoir », explique le spécialiste. Car au fil des mois, plusieurs variants ont fait surface. Le premier, connu sous le nom de Eris, est apparu à la fin du printemps et s’est fait surtout remarquer cet été.
Un nouveau variant dans les eaux de Catalogne
Mais c’est essentiellement le dernier qui ravive les inquiétudes : le Pirola. Ce variant a été qualifié d’urgent, car générateur de 40 mutations, a souligné l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « On a découvert des traces de ce virus dans les eaux usées de la région », déclare Julia Blanco. Mais pas de quoi s’alarmer. Seuls 27 cas ont été détectés dans le monde. Et aucun d’entre eux pour l’instant n’a été ciblé en Catalogne.
« La recrudescence de Covid vient des précédents variants », ajoute le médecin. Mais lui et les chercheurs de la Bioscom, organisme émettant des rapports sanitaires pour le gouvernement catalan, parlent de fluctuations normales. « C’est une dynamique typique des maladies infectieuses. Les causes peuvent être nombreuses : la clim, les interactions sociales… », énumère Sergio Alonso, de la Bioscom. La conséquence aussi de l’ADN Omicron, connu pour sa forte contagion. Et ses variants, « chaque fois plus transmissibles ».
Le port du masque recommandé
Mais là où les Catalans, et globalement Européens, s’en sortent bien, c’est sur l’immunité. « La majorité de la population est vaccinée et a déjà eu la Covid. Donc, elle est protégée des formes graves », affirme Julia Blanco. Seules les personnes vulnérables ou âgées de plus de 60 ans se montrent plus touchées par le regain épidémique. Pour eux, une nouvelle campagne de vaccination ouvrira à l’automne, en Catalogne.
En attendant la nouvelle dose, le secteur de la santé préfère se montrer vigilant. À Barcelone, l’Hospital Clinic recommande le port du masque dans le service des urgences ou en cas de visite. Idem auprès des personnes à risque, souligne Julia Blanco, de l’Institut de recherche de Badalona. Une règle qui avait pris fin dans les centres de santé et pharmacies, suite au Conseil des ministres en juillet dernier. Mais c’était sans se douter que quelques semaines plus tard, le fameux tissu bleu se montrerait à nouveau nécessaire.