Plus de 800 € au minimum pour un logement, et 485 € pour une colocation. Ce sont les loyers moyens, aujourd’hui à Barcelone. La capitale atteint un nouveau stade dans son escalade des prix des locations. Et ne se limite plus aux quatre murs des appartements.
A quand l’explosion de la bulle, et le retour d’un marché « raisonnable »? La capitale catalane cumule les records. Mais pas forcément positifs. Depuis plusieurs mois, les habitants de Barcelone, ceux qui cherchent à s’y installer ou simplement déménager, le constatent : la cité comtale connaît une fulgurante augmentation des prix des locations.
Elle est devenue plus chère que Madrid pour se loger, avec un prix au mètre carré de 18,9 € en moyenne, enregistré en juillet par la plateforme immobilière Idealista, contre 17 € dans la capitale espagnole. Par mois, il faut s’attendre à un loyer moyen de 1 700 €, estime un porte-parole du site Fotocasa. Le service Incasol du gouvernement catalan, lui, l’évalue à 1 800 €. C’est plus que le Smic en Espagne.
Les colocations grimpent à Barcelone
Mais l’ascension ne s’arrête pas là. Barcelone obtient désormais le titre de la ville où les colocations sont les plus coûteuses. D’après Idealista, il faut débourser en moyenne 485 € par mois pour s’offrir une chambre. Soit 8 % de plus que l’année dernière, pour un simple lit, un bout de salon et tout autant de cuisine.
Pourtant, l’offre abonde. En l’espace d’un an, la capitale catalane a vu son nombre de colocations se mulitiplier. Plus 63 % entre 2022 et 2023. En toute logique, le marché devrait ainsi permettre à ceux dont les revenus ne suffisent pas, de s’offrir un toit « pour peu ». Sur le papier du moins, car il est de plus en plus fréquent de tomber sur des chambres valant entre 650 € ou 700 € par mois dans la cité catalane. Une somme bien éloignée des colocs à Madrid, chiffrées à 450 €, ou encore à Málaga et Bilbao, à 400 €. Le montant barcelonais est d’ailleurs lunaire comparé à celui de Ciudad Real, qui propose encore des chambres à 180 € mensuel.
Pénurie d’appartements en dessous des 800 €
Mais pour les « petits budgets » de Barcelone, mettre le prix dans une coloc est devenue la seule option. Car sur les plateformes regroupant les appartements libres de la capitale catalane, presque plus rien n’est proposé en dessous des 800 €, alerte le syndicat des locataires. Parmi les 4 000 logements disponibles à la location, seule une trentaine se situe en dessous de ce seuil. Et comble de la rareté, aucun ne dépasse les 50 m2 de surface, aucun ne dispose de lumière et tous demandent des contrats temporaires.
Or, ce sont précisément ces baux de petite durée qui sont la cause de cette vaste augmentation, assure une syndicaliste barcelonaise auprès de la chaîne publique Betevé. Selon elle, l’arrivée massive des nomades digitaux et des expatriés a généré la hausse. Grâce à leur pouvoir d’achat plus élevé que les locaux, ils attirent les propriétaires qui n’hésitent pas à flamber les tarifs. Coûte que coûte. Mais jusqu’à quand ? Le syndicat compte sur la nouvelle loi logement, votée en mai dernier, pour stopper Barcelone dans son élan.
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