Cet été, aux abords de la Barceloneta, des tentes et des sacs de couchages sont visibles sur la plage. Un phénomène de tourisme low-cost qui devient une alternative à la hausse vertigineuse des prix des hôtels et Airbnb à Barcelone.
Photos : Clémentine Laurent Photographie
La Barceloneta revêt des airs de camping géant. Plusieurs tentes se dressent, et à l’intérieur, des individus y passent la nuit. Un phénomène qui prend de l’ampleur, tant les touristes favorisent cet hébergement, peu coûteux, afin d’éviter les frais d’hôtel. Et pour cause, la conjoncture économique actuelle alimente une hausse constante des tarifs.
“Cette année, l’augmentation moyenne de l’IPC (Indice des prix de consommation) sera de 4 %”, estimait l’économiste catalan, Oriol Amat, interrogé en mai dernier par Equinox. En cause, la hausse des prix dans le secteur agroalimentaire, mais aussi des matières premières et de l’énergie. En conséquence, le milieu de l’hôtellerie se retrouve avec des factures deux à trois fois supérieures à la période pré-pandémique, soit avant 2020. Une situation qui pousse certains touristes à revoir leur plan.
Des allures de camping
Et depuis, au petit matin, la Barceloneta se transforme en une sorte d’hôtel à ciel ouvert. Pour éviter de payer les frais d’hébergements, les voyageurs, investissent la plage emblématique de Barcelone. À cela s’ajoute également la présence de migrants, ayant élu pour résidence le bord de mer de la cité comtale, selon les informations du média Metropoli Abierta.
Un tableau qui n’est pas au goût des baigneurs matinaux, et encore moins des riverains du quartier à proximité. L’un d’entre eux déplore, dans les colonnes du journal El Periódico, la présence d’une trentaine de campeurs et de déchets plastiques qui jonchent le sol à proximité des tentes. L’association de quartier de la Barceloneta (Associació de Veïns de la Barceloneta) est par ailleurs montée au créneau et a interpellé la mairie. Le collectif espère des solutions pour résoudre « une situation enracinée » qu’il juge illégale. « Est-ce légal d’installer une tente et de dormir sur la plage ? », soupire l’association.
La mairie réagit
La municipalité catalane tente de donner des éléments de réponse aux habitants de la Barceloneta. Elle explique que la majorité des migrants passant la nuit sur la plage ne veulent pas recevoir d’aide sociale ou quitter la zone. Selon El Periódico, le maire de la capitale catalane, Jaume Collboni, a visité le camp de fortune il y a quelques jours.
Une manière d’observer par lui-même ce qu’endurent les habitants et les commerçants de la Barceloneta, mais aussi de mesurer l’étendue du problème. À ce jour, aucune annonce n’a été dévoilée par la mairie. La patience est donc de mise pour les riverains du quartier touristique de la cité comtale.