Les cafards font partie du quotidien chaque été en Espagne. Mais cette saison s’avère plus féroce. À Barcelone, ces insectes prolifèrent dans les bars, restaurants et, maintenant, les appartements. Nouvelle conséquence de la chaleur.
Photo : Clémentine Laurent
C’est un phénomène endémique l’été. Mais cette année, particulièrement, à Barcelone, les cafards prolifèrent. Au point de sursolliciter les entreprises d’éradication de ces bestioles. L’une d’entre elles, Anticimex, qui travaille dans toute l’Espagne, a vu son nombre d’opérations augmenter de 40 % en 2023, d’après le média El Periódico. Surtout dans les zones situées en bord de Méditerranée, telles que la capitale catalane, mais aussi Valence, Alicante, Málaga ou Murcia. Car cet été, la chaleur ne fait pas qu’exploser le thermomètre. Elle favorise aussi la multiplication de ces insectes, très actifs la nuit. Une autre conséquence du changement climatique.
« On a des demandes dès février et mars », rapporte l’entreprise. Ceux qui ne vivaient en nombre que durant la saison estivale, pondent désormais des œufs toute l’année. Un calvaire sans limites, notamment pour les bars et restaurants, puisque les cafards sont très friands de nourriture, d’espaces chauds et humides. C’est donc dans les cuisines qu’ils se nichent en premier lieu, mais aussi dans les patios intérieurs et les appareils électroménagers. Dans certains cas, on parle même d’invasion atteignant les moindres recoins de barbecues et frigos.
Des cafards à Barcelone jusque dans les apparts
Mais les commerces ne sont pas les seuls concernés. Il est de plus en plus fréquent de retrouver des cafards dans son logement à Barcelone. Et si autrefois, on les retrouvait surtout au rez-de-chaussée, dorénavant, même les appartements en dernier étage (áticos) sont touchés par le phénomène. Ces derniers sont atteints plus facilement par une nouvelle espèce, aujourd’hui autant répandue que les cafards « classiques » américains, de couleur rouge foncé : les cafards allemands dits « blonds ». Grâce à leur petite taille, ils peuvent se faufiler à peu près n’importe où sans qu’on ne les repère. Plus difficile à détecter, et donc plus facile à se reproduire. Jusqu’à envahir toutes les cuisines et représenter 60 % des désinfections par les entreprises.
De fait, mieux vaut agir vite. Ces insectes sont réputés pour transmettre des maladies telles que la gastro, la salmonelle ou la dysenterie causée par une infection du colon. Et c’est bien ce qui inquiète les spécialistes. Car de plus en plus, les entreprises peinent à tuer ces petites bêtes. Autrefois, le sucre les attirait et les produits chimiques provoquaient leur mort. Mais les techniques fonctionnent de moins en moins. Tous les moyens sont aujourd’hui bons à prendre pour ralentir leur arrivée dans les domiciles. Le leur doit rester sous-terrain. Car dans les égouts, les experts l’affirment, les cafards ne sont pas néfastes. Au contraire, ils auraient une fonction essentielle pour l’environnement, en mangeant à peu près tout ce qu’il traîne.