Les indépendantistes veulent contrôler la Renfe en Catalogne

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Suite aux élections législatives de dimanche 23 juillet, la coalition de gauche soutenant le chef du gouvernement sortant Pedro Sánchez détient 172 sièges. Le bloc conservateur possède 171 députés. De fait, la situation est bloquée pour investir le prochain Premier ministre. Les parlementaires indépendantistes pourraient faire pencher la balance en faveur de Sánchez et demandent des contreparties, notamment une partie de la compagnie nationale des chemins de fer. 

La gestion intégrale des Rodalies, les trains régionaux catalans, est une aspiration des partis indépendantistes qui remonte à loin. Actuellement, la Generalitat est uniquement en charge de la gestion des horaires et des tarifs du réseau ferroviaire régional. Le service est exploité par la Renfe, la compagnie nationale des chemins de fer espagnole. Les indépendantistes se plaignent d’un réseau vétuste et mal desservi en comparaison avec celui de Madrid.

Il y a un incident sérieux tous les 5 jours en moyenne, et chaque année, plus de 20.000 trains arrivent en retard. Une preuve que la Catalogne est abandonnée par l’État central selon les nationalistes catalans. D’ailleurs, à chaque avarie technique majeure qui retarde ou bloque les trains, le gouvernement catalan et les entités séparatistes montent au créneau pour hurler à l’injustice dont serait victime la Catalogne et demandent le transfert des compétences.

Une demande qui a toujours été rejetée par tous les gouvernements qui se sont succédé à Madrid. Mais cette fois-ci, Barcelone croit que son heure est venue. Suite au résultat des élections législatives de dimanche dernier, le pays est politiquement bloqué : ni gauche, ni droite n’ont pu débloquer de majorité pour investir un Premier ministre. Or, le socialiste Pedro Sánchez drague les indépendantistes catalans qui, avec leurs 14 députés, peuvent faire pencher la balance de son côté. Si la droite indépendantiste (Junts) de Carles Puigdemont demande un référendum d’autodétermination pour sauver le candidat Sánchez, la gauche nationaliste (ERC) plaide pour que le transfert des compétences ferroviaires devienne une réalité.

Un transfert vers les Ferrocarils de la Generalitat

Le réseau national appartient aujourd’hui à ADIF, gestionnaire et propriétaire des infrastructures. Le gouvernement catalan souhaite un transfert vers l’entité des Ferrocarils de la Generalitat de Catalunya (FGC), entreprise publique locale qui opère principalement sur des funiculaires et de petites lignes de montagne. Pour accéder à la demande des indépendantistes, il faudrait que l’exécutif espagnol modifie la loi sur le secteur ferroviaire en ajoutant que la Generalitat deviendrait « locataire » des infrastructures appartenant à Adif et pourrait ainsi les gérer depuis Barcelone.

Un scénario pas totalement impossible, mais assez improbable. La ministre des transports Raquel Sánchez a déclaré que les « Rodalies » ne se transfèrent pas car ils font partie du réseau d’intérêts de l’État. De plus, le personnel, fonctionnaire de la RENFE, est totalement opposé à une reprise par la Generalitat. Un mouvement de grève avait eu lieu en 2021 lorsque le gouvernement catalan avait formulé une demande de reprise des Rodalies.

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