Refroidis par la nouvelle loi défavorable au secteur, nombre de propriétaires menacent de retirer leurs appartements du marché de la location sur la ville de Barcelone. Une manœuvre visant à mettre un peu plus la pression sur les locataires.
Photo : Bastien Durand
24.090 appartements vont disparaître du marché locatif de Barcelone. C’est la menace d’une étude de l’université Pompeu Fabra commandée par l’agence immobilière Tecnocasa. Selon les professionnels du secteur, cette baisse serait due à la nouvelle loi immobilière espagnole. Entrée en vigueur en mai dernier, le texte est plus favorable aux locataires qu’auparavant, notamment en limitant les augmentations de loyers et en imposant le paiement des frais d’agences aux propriétaires professionnels.
Selon cette étude, les offres du marché locatif reculeraient dans les prochains mois de 12 % à Barcelone. Selon les chiffres, le quartier de l’Eixample serait le plus impacté avec un recul des offres à hauteur de 16 %, suivi de Sant Andreu (-15,5 %), Sants (-15,3 %), Sant Martí (-14,3 %), Poble-sec (-14,3 %) et Horta-Guinardó (-10,3 %).
Quelles solutions alternatives pour les propriétaires ?
Toujours selon cette étude, 7 % des propriétaires souhaiteraient vendre leur bien et 5 % opteraient pour la location de courte durée. Comme nous l’expliquions dans un précédent article, le contrat de location temporaire peut aller de 32 jours à 11 mois, par rapport à un bail de cinq ans pour la location classique. Ce contrat est de plus en plus privilégié par les propriétaires car il offre la possibilité d’augmenter régulièrement le loyer (à chaque fin de bail) et il n’est pas soumis à la nouvelle loi du logement.
La pénurie de logements, si elle se confirme, fera encore monter la pression sur des locataires qui ressemblent de plus en plus à des vaches à lait. 1 087 euros par mois, c’est le prix moyen d’un appartement en location à Barcelone au premier trimestre 2023, d’après les dernières données d’Incasòl. Ce chiffre du gouvernement catalan marque un nouveau record historique. En dix ans, le loyer moyen a grimpé de 50 % dans la capitale catalane, alors que le salaire moyen, lui, n’a augmenté que de 14 % au cours de la même période.