En ce samedi 1er juillet, l’Espagne prend la direction des affaires de l’Union Européenne. Voici les différentes orientations que veut donner Madrid à l’Europe durant les 6 prochains mois.
Pour la 5e fois dans son histoire démocratique, l’Espagne préside l’Union Européenne. Chacun des 27 États membres assure, par rotation, la présidence du Conseil de l’Union européenne pendant six mois. Après la Suède, c’est donc au tour de l’Espagne d’assumer cette responsabilité durant un semestre. Si le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez inaugure en ce 1er juillet la présidence, il n’est pas certain qu’il la clôture au 31 décembre prochain. Les élections législatives espagnoles du 23 juillet pourraient déboucher sur l’arrivée au pouvoir d’une coalition entre la droite et l’extrême-droite. Le conservateur Alberto Núñez Feijóo a toutes les chances de devenir le prochain Premier ministre et de facto le président de l’UE.
En attendant, Pedro Sanchez, a présenté les grandes lignes de son projet.
Un impôt sur les multinationales
Comme il l’a fait pour l’Espagne, le socialiste veut augmenter la fiscalité, mais cette fois-ci au plan européen. Pour compenser la perte du pouvoir d’achat des ménages en raison de l’inflation des produits et de l’explosion des coûts de l’énergie, les grandes multinationales doivent mettre la main à la poche selon Pedro Sanchez. Le Premier ministre espère qu’avant le 31 décembre les 27 pays de l’UE vont se mettre au diapason pour créer un impôt taxant au bas mot 15% des bénéfices des multinationales implantées sur le territoire européen.
Tendre des ponts avec l’Amérique latine
L’Europe a besoin d’alliés dans le cadre des tensions géopolitiques actuelles, le conflit avec la Russie en premier lieu. L’objectif est de nouer une relation étroite avec l’Amérique latine, notamment pour y contrer l’influence de la Chine, la grande partenaire de la Russie. En juillet est prévu un grand sommet entre les 27 de l’UE et les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. L’Espagne a un coup à jouer dans cette entente, sachant que Madrid s’est rapprochée du Mexique et du Brésil pour acheter du pétrole en lieu et place de l’ancien fournisseur russe.
Le symbole de l’Ukraine
Pedro Sánchez a souhaité que le premier acte du semestre de la présidence espagnole soit de se rendre à Kiev pour « rendre visible le soutien sans faille de l’Union européenne à l’Ukraine dans tous les domaines : militaire, humanitaire et économique ».
« Pour la première fois, le début de la présidence européenne sera marqué par une visite en Ukraine », s’est félicité le président ukrainien Volodímir Zelenski .
Les grandes dates
Les prochains rendez-vous clés auront lieu le 3 juillet, lorsque des représentants du Collège des commissaires européens se rendront à Madrid pour lancer officiellement la présidence espagnole. Le 4 juillet, Bruxelles accueillera l’ouverture solennelle. Il y aura le 6 octobre un Conseil européen extraordinaire à Grenade, en Andalousie.
Le but du gouvernement est d’ailleurs de célébrer des événements dans toutes les régions espagnoles. Vigo en juillet accueillera une grande convention sur les thèmes de l’agriculture et de la pêche. Les questions de défense et affaires étrangères se discuteront à Tolède en août. La grande réunion des ministres de l’Économie et des Finances se déroulera à Saint-Jacques-de-Compostelle en septembre. Les pays d’Amérique latine seront également invités. Barcelone aura aussi droit à un événement dont la thématique n’a pas encore été rendue publique.
Les objectifs du gouvernement catalan
Dans un communiqué envoyé à la presse hier vendredi, la Generalitat déclare vouloir faire entendre sa propre voix au sein de l’Europe dans des domaines tels que la promotion du couloir méditerranéen, de la grande région méditerranéenne, dans la gestion migratoire et du droit d’asile ainsi que de défendre le statut du catalan comme langue officielle au sien de l’UE.
Le projet alternatif de la droite
Si la droite arrive au pouvoir durant la présidence de l’Union Européenne, son leader Alberto Núñez Feijóo a déjà fait savoir qu’il voulait mettre sur la table un grand plan sur la gestion de l’immigration au niveau européen. Le conservateur veut aussi travailler sur un plan de stabilité économique.