Vendre plus de billets que de places disponibles dans l’avion, tel est le concept du surbooking. La compagnie aérienne Vueling refuse régulièrement des passagers à la porte d’embarquement à l’aéroport de Barcelone. Des voyageurs en ont fait l’expérience. Témoignages.
« Horrible expérience. J’étais témoin de mariage en France, donc je devais absolument prendre cet avion. Je suis parti plus tôt pour l’aéroport pour m’assurer d’avoir une place, heureusement j’ai réussi » raconte Thomas. Le Français a pris un vol de Barcelone vers Nantes le 20 juin dernier à 07h30. Le surbooking permet à une compagnie aérienne de remplir l’appareil en cas de désistement de passagers. Si le nombre de places n’est pas suffisant, elle peut refuser des voyageurs.
Comme l’indique le site officiel de l’administration française, la pratique n’est pas interdite, mais la compagnie doit indemniser les passagers ne pouvant pas monter à bord. Le ministère de l’Économie français détaille en ligne les indemnisations en fonction des situations, tout comme Vueling sur son site web. Thomas a reçu un mail de Vueling quelques heures plus tôt indiquant « qu’il est possible que le vol soit plein. Nous cherchons des volontaires disposés à être transférés sur un autre vol, en échange d’une réduction de 250 euros par personne, à utiliser lors de votre prochaine réservation ». Les volontaires doivent tout de même se présenter en porte d’embarquement.
Ce même jour à 20h30, Théo devait lui aussi prendre un vol pour Nantes, mais il a été informé du surbooking uniquement à son arrivée à l’aéroport. « Je ne me suis pas inquiété, car le comptoir d’enregistrement me disait que j’étais le seul passager dans cette situation donc que j’avais des chances de monter dans l’avion. Quelle fut ma surprise de voir que nous étions en réalité une trentaine à la porte d’embarquement » , relate-t-il. Une dizaine montera dans l’avion, qui finalement décollera à 22h45. Le jeune homme partira le lendemain matin. « Un couple me témoignait que leur vol du dimanche soir avait été annulé, celui du lendemain surbooké, le surlendemain surbooké, pour au final, partir le mercredi matin ».
Monnaie courante de Barcelone vers Paris
De son côté, Anne-Laure n’est pas prête d’oublier sa mésaventure du 25 juin dernier. « Je ne veux plus voyager avec Vueling » affirme-t-elle. La veille de son départ, la Française ne voit pas de siège disponible sur la plateforme d’enregistrement en ligne. En arrivant 2h30 avant son vol, le comptoir l’informe du surbooking, en lui précisant que « c’est normal, cela arrive souvent. J’étais complètement déroutée. J’ai une vie familiale avec des contraintes, j’ignorais comment gérer mes enfants qui m’attendaient à Paris ». La Française a pu prendre son vol grâce à des désistements, en restant dans l’incompréhension d’une telle pratique . « Ils doivent espérer que des groupes fêtant un enterrement de vie de garçon ou de jeune fille ne se réveillent pas » plaisante-t-elle.
En effet, le surbooking sur les vols de Barcelone vers Paris n’est pas rare d’après Alexis. 100 % en télétravail, le Parisien se rend fréquemment à Barcelone pour rendre visite à sa copine. La flexibilité de son emploi du temps lui a permis de tourner le surbooking à son avantage : prendre l’avion à moindres frais. À la suite de plusieurs expériences, il fait désormais son enregistrement seulement en arrivant à l’aéroport de Barcelone pour éventuellement faire partie des passagers en surbooking. « Je profite de recevoir l’indemnisation de 250 euros, pour un vol payé 50 euros à l’origine, c’est plutôt rentable. Soit, je pars avec un autre vol dans la journée, soit je rentre dans mon appartement barcelonais, Vueling rembourse le taxi. En revanche, le surbooking au départ de Paris est plutôt rare » , explique-t-il.
À l’approche du grand bal des départs en vacances, les voyageurs s’interrogent s’ils passeront entre les mailles du filet.