Le 17 juin dernier, le socialiste Jaume Collboni est devenu le nouveau maire de Barcelone, au terme d’une séance d’investiture sulfureuse. Voici les changements que va connaître la capitale catalane avec la nouvelle équipe municipale.
La piétonnisation de la ville
Ada Colau, la précédente maire de la ville, a fait du verdissement de Barcelone un axe majeur de son dernier mandat, avec notamment les fameuses « superilles », des quartiers piétons géants laissent place aux plantes et aux personnes se déplaçant à pied ou à vélo. Un concept novateur qui a recouvert les rues Girona, Consell de Cent et une grande partie de Poblenou et Sant Antoni. La mesure est cependant décriée par les automobilistes et motards en raison de la difficulté croissante pour circuler en ville. Ce qui, in fine, était le but de Colau : dissuader les usagers de prendre un véhicule à moteur polluant pour le remplacer par un vélo ou emprunter les transports en commun.
Il n’est techniquement plus possible de retirer les « superilles ». « Nous avons fait des changements irréversibles », s’est félicitée l’adjointe en charge de la mobilité, Janet Sanz. En revanche, plus proche des intérêts des pouvoirs économiques qui sont réfractaires aux restrictions de circulation, Jaume Collboni ne construira pas les 21 nouvelles superilles qui étaient prévues. La plus ambitieuse, celle qui devait couvrir toute la rue Provença, ne verra pas le jour.
La zone à faibles émissions
Collboni ne veut pas durcir la zone à faibles émissions comme le souhaitait Ada Colau. Le maire socialiste préfère mettre en place un grand plan d’électrification des voitures et deux-roues. Des aides pourraient être mises en place en ce sens.
Les pistes cyclables
Théoriquement, Jaume Collboni ne démantèlera pas la toile des pistes cyclables. Sous le règne des deux mandats d’Ada Colau, il y a eu une inflation du réseau de pistes cyclables dont la taille s’est multipliée par 10 pour atteindre 272 kilomètres à travers la ville.
Cependant, le nouveau maire louvoie pour continuer la construction de nouvelles pistes notamment pour connecter les villes de la petite couronne barcelonaise.
La politique hôtelière
Ada Colau, dès le premier jour de son élection en 2015, a signé un moratoire stoppant la construction de nouveaux hôtels dans une ville saturée de touristes. La main du nouveau maire tremble pour révoquer ce moratoire car en campagne, Collboni a déclaré que Barcelone n’avait pas besoin de nouveaux hôtels.
En revanche, le premier magistrat peut effectuer une timide flexibilisation pour que les particuliers ne disposant pas de licence touristique puissent louer occasionnellement leur appartement. Ce qui aujourd’hui est strictement interdit.
Le tramway
C’est un serpent de mer qui agite la vie politique municipale depuis 20 ans. Faut-il ou non que le tramway traverse toute la ville, quitte à défigurer certaines rues proches du Passeig de Gràcia et réduire la place destinée aux voitures ? Actuellement, le tramway se construit de Glòries jusqu’au Passeig de Gràcia. Le plan est d’aller jusqu’à la place Francesc Macia. Une proposition qui figure noir sur blanc dans le programme socialiste, mais avec laquelle le nouveau maire a quelque peu pris ses distances durant la campagne électorale.
Les logements sociaux
La précédente équipe municipale a imposé 30 % minimum de logements sociaux pour toutes les nouvelles constructions et rénovations immobilières. La mesure sera abrogée et remplacée par une nouvelle taxe pour les promoteurs afin de financer la construction de logements sociaux.
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