Arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en Espagne, le président de la Catalogne appelle à défendre la démocratie

extreme droite en espagne

Après la débâcle électorale de la gauche lors des régionales et des municipales, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a dissous le parlement et convoqué des élections le 23 juillet prochain. Un gouvernement de coalition entre la droite et l’extrême droite est l’hypothèse la plus probable selon les sondages. Un scénario qui provoque une tension en Catalogne

« L’heure est grave et il faut défendre la Catalogne ». Lors d’une allocution officielle ce midi, le président Catalan Pere Aragonès lance une alerte face à la très probable arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Espagne cet été. Vox propose un programme électoral qui retire l’intégralité des compétences de la Catalogne : du système de santé au réseau d’enseignement en passant par la police catalane. Dans le cadre d’une coalition avec la droite du Partido Popular, ces mesures extrêmes ont peu de chance d’être appliquées. Mais la présence de l’extrême droite dans l’exécutif espagnol peut générer un grand conflit avec la Catalogne débouchant sur une résurgence du processus indépendantiste catalan.

Pere Aragonès, estime que la coalition droite extrême droite « représente une attaque frontale contre les piliers fondamentaux et le consensus du pays », a appelé les forces indépendantistes à construire un « front de défense de la démocratie et des libertés » lors des législatives anticipées. Un message qui laisse sous-entendre une candidature commune des différents partis indépendantistes et de gauche radicale. Une proposition qui a cependant peu de chances d’aboutir.

Les raisons d’une dissolution

Une vague bleue a déferlé sur l’Espagne noyant la gauche. La droite a renforcé ses positions à Madrid et dans sa région avec une confortable majorité absolue. Le Partido Popular fait tomber dans son escarcelle les régions de Valence, Aragon, Cantabria, Navarre, la Rioja, les Baléares et conserve la Galice, Murcia et l’Andalousie. En plus de perdre les bastions socialistes, le gouvernement voit s’effondrer le second partenaire de la coalition : Podemos. La gauche radicale est en recul dans tout le pays et voit le fief barcelonais d’Ada Colau lui échapper.

Un camouflet en règle pour le Premier ministre Pedro Sanchez. La dissolution du parlement lui permet d’échapper aux critiques de son parti qui estiment que le Premier ministre est responsable de la débâcle. Par ailleurs, Pedro Sanchez sait que la droite va devoir s’allier avec l’extrême droite de Vox pour diriger de grandes régions comme celle de Valence. Il espère mobiliser le vote de gauche après ces alliances.

La mairie de Barcelone encore en jeu

Une annonce de dissolution qui tombe bien pour le centriste Xavier Trias qui est arrivé en tête dimanche soir et ainsi espère devenir le prochain maire de la ville. Le mode d’élection en Espagne est très différent par rapport au système français. Il n’y a qu’un seul tour. Arrivé en tête, Xavier Trias peut devenir automatiquement maire selon le code électoral. Mais sans majorité absolue, le socialiste Jaume Collboni arrivé en seconde position du scrutin tente la formation d’une majorité alternative pour devenir maire avec les conseillers municipaux d’Ada Colau et les républicains de gauche (ERC).

trias barcelone

Si Ada Colau avec ses 9 conseillers municipaux est partante pour le deal, les Rèpublicains de gauche, indispensables pour arriver à la majorité absolue sont beaucoup moins chauds. Le parti du président Aragones n’a pas obtenu de bons scores en Catalogne dimanche. Dans une séance d’autocritique ERC estime que de collaboration avec le gouvernement socialiste en Espagne lui a valu une sanction dans les urnes. Pour le moment, il est donc hors de question de permettre au socialiste Collboni de prendre la mairie. Encore plus dans les temps de la période de campagne électorale que vit actuellement le pays.

Cependant, Barcelone est une ville qui politiquement réserve toujours des surprises, des retournements et des coups de théâtre. Jusqu’au 17 juin qui est la date butoir pour l’investiture du nouveau maire, tout reste possible.

 

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