6 dingueries de propriétaires à Barcelone

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Des histoires drôles et moins drôles. Mais toutes rocambolesques. À Barcelone, les propriétaires en ont fait voir de toutes les couleurs aux locataires français. Sélection de six récits, aussi fous que réels.

À prendre avec le sourire, ou pas. Se loger à Barcelone reste probablement le plus grand défi des expatriés. Si certains peuvent se permettre d’acheter, l’option la plus courante reste la location ou la colocation. Et dans ce vaste marché, on y trouve de tout. Qui conduit quelques fois à des histoires délirantes entre locataires et propriétaires. Six Français de Barcelone témoignent.

Caution volée pour « appart trop rangé »

C’est le monde à l’envers. À Barcelone, trop ranger un appartement peut parfois mettre la caution au placard. « On a refusé de me rendre mes 1 200 € parce que j’ai décroché des tableaux du mur et démonté une table », explique Ana. La Dijonnaise de 31 ans l’avait pourtant fait avec soin, dans son ancien logement du quartier de Sant Martí. Tout se trouvait bien ordonné dans une armoire. Mais un peu trop, au goût de l’agence immobilière.

« J’avais déposé deux mois de caution. Le premier mois m’a été rendu rapidement, mais le second ne l’a jamais été », se remémore Ana, installée dans la capitale catalane depuis cinq ans. L’affaire, elle, remonte à trois ans. « Sur le coup, j’ai répondu qu’il n’y avait pas de souci, je pouvais remettre les pieds de la table ». Ana rit jaune, avec le temps. Mais sur le moment, la pilule avait du mal à passer. « On m’a dit qu’il était de ma responsabilité de rendre l’appartement exactement comme je l’avais eu ». Après quelques tentatives administratives, la jeune Française a fini par abandonner. Et perdre plus d’un billet.

Deux locataires pour le prix d’un

Mieux vaut deux fois qu’une ? À ce dicton, la propriétaire de Mathieu, 34 ans, originaire de Nantes, a répondu d’une drôle de manière. « Elle avait loué ma chambre à une Chilienne alors que je partais qu’un mois plus tard », raconte celui qui vivait à L’Hospitalet. Quelle ne fût pas sa surprise, donc, de voir un dimanche matin, après avoir fait un peu de sport, « une nana en train de faire du tri dans mes affaires ».  À cette situation rocambolesque, s’ajoute l’embarras général. « Elle ne comprenait pas bien ce qu’il se passait », renchérit Mathieu. Pas étonnant.

trouver une colocation a BarceloneÀ la rue du jour au lendemain

Celle-ci ne provoquera pas le rire. Après deux ans et demi de colocation dans un appartement du quartier d’Esquerra de l’Eixample, vers Hospital Clínic, Yann, 29 ans, s’est retrouvé à la porte du jour au lendemain.  La scène remonte précisément au 30 septembre 2021. « Le propriétaire a décidé que moi et ma colocataire devions libérer l’appartement au 1er octobre pour, soi-disant, l’occuper lui-même alors qu’il vivait de son côté dans un appartement bien plus luxueux », raconte le Français originaire de Clermont-Ferrand. Ce dernier jour de septembre, il laisse alors entrer, contre son gré, le propriétaire dans l’appartement pour « faire des vérifications sur un important dégât des eaux ». 

Accompagné de sa compagne et son père, l’homme séquestre les affaires de Yann et ferme à clé plusieurs pièces du logement. En prenant soin de garder les précieux trousseaux, et d’ajouter quelques menaces au passage. « Le père m’a dit mot pour mot : ´tu ne veux pas comprendre que tu dois t’en aller ? Je vais appeler des gens et on verra si tu comprends de cette façon´ ». Sous le choc, Yann contacte la police. « Il n’était plus sûr pour moi de rester une nuit de plus après ces événements ». Mais son dépôt de plainte n’aura ni suffit à obtenir des nouvelles, ni même récupérer la caution après de multiples demandes ignorées. Morale ? Toujours avoir un plan B.

Une petite bière, Monsieur le propriétaire ?

À l’aise, mais il faut s’y faire. Dans la première colocation de Giulia, située dans le quartier du Carmel, le propriétaire se sentait chez lui. « Parce que ma foi, ça l’était », sourit l’Aveyronnaise de 26 ans. L’ancienne étudiante en orthophonie est restée durant les deux premières années de son cursus dans cet appartement partagé. Un loyer peu cher, pour un agencement et un quotidien pour le moins original. Le logement a été rénové dans un ancien restaurant, au sein duquel se trouvait un premier appartement avec trois chambres et un studio pour le fils des bailleurs.

« Donc le propriétaire venait deux à trois fois par semaines. On ne savait pas quand il venait, parfois, il était là, on le voyait dans la cuisine », annonce Giulia. Dans le frigo, il avait même laissé quelques bières. Et dans le salon, sa petite bibliothèque de livres. « C’est vrai que ce n’était pas très agréable de l’avoir à l’improviste, mais au fond, il était très gentil ». Mis à part les petits commentaires sur le rangement ou la propreté, sa présence en compagnie de sa femme, deux Catalans, devenait presque une habitude supportable. « Ça devait être dans sa culture. Il nous considérait comme ses filles ou fils. Il nous avait offert des serviettes à notre arrivée », se souvient la jeune femme. Ça vaut bien une petite mousse.

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Les locataires aux factures d’or

Et si les locataires payaient les frais de vie du proprio ? Pourquoi pas, ironise Anaïs, avec le recul. Mais la Montpelliéraine de 27 ans, à l’époque étudiante en kiné à Barcelone, n’a pas vraiment apprécié l’entourloupe. Dans le premier des trois appartements qu’elle avait connus, la jeune Française se devait d’ouvrir bien les yeux. En colocation à quatre, dans un logement du quartier de Sants, Anaïs se chargeait de la gestion des factures d’énergie envoyées par la propriétaire. « Elle avait plusieurs appartements, alors elle transmettait les photos des factures tous les mois. »

Tout allait bien, « jusqu’à ce que je m’aperçoive que l’adresse n’était pas la bonne ». Et les montants non plus. Tant qu’à faire, autant faire payer plus ? « On ne sait pas si c’était pour son logement ou un autre appartement. On a réussi à rectifier ça, mais elle était de mauvaise foi », admet Anaïs. À tel point, d’ailleurs, qu’elle et ses trois amis y ont perdu la caution.

La caution au montant explosif

10 000 €. La caution de l’avant-dernier appartement barcelonais en colocation d’Anaïs, la Montpelliéraine, entre sur le podium des garanties faramineuses. Les étudiants étaient alors cinq à vivre dans un immense appartement de dernier étage à L’Hospitalet. Un immeuble très récent, proche d’Ikea, sur Gran Vía. Une petite pépite, pourrait-on même dire. Qui vaut de l’or. « C’était la première fois qu’il était loué. Les propriétaires avaient tellement peur qu’il a fallu qu’on laisse 10 000 € de caution, soit 2 000 € chacun », résume Anaïs. Une somme difficile à sortir pour l’ex-étudiante en kiné. « On en a pris le plus grand soin », rigole-t-elle. Fort heureusement, cette fois-ci, le dépôt aura été retourné à la fin du séjour.

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