A l’occasion des élections municipales de Barcelone le 28 mai prochain, la commission électorale va tirer au sort les personnes pour tenir les bureaux de vote. La présence de l’intéressé devient alors obligatoire et passible de poursuites judiciaires en cas d’absence non justifiable. L’élection étant ouverte aux Français de Barcelone, ceux-ci peuvent être également appelés à tenir un bureau. Explications.
En France, tenir un bureau de vote est un acte citoyen volontaire. Et même défrayé jusqu’à 200 euros bruts. En Espagne, c’est l’inverse, la tenue est attribuée d’office et peut se solder par une amende de 1000 euros pour les récalcitrants.
29 jours avant les élections, la commission électorale tire au sort 10.187 citoyens pour tenir les bureaux à travers le pays. Les municipales ayant lieu le 28 mai, un tirage sera effectué à la fin du mois d’avril.
Le tiré au sort doit tenir le bureau le plus proche de son lieu de résidence indiqué sur son Padrón. Si celui-ci ne se présente pas le jour du scrutin, il peut recevoir une amende de 1000 euros et une peine allant jusqu’à un an de prison selon la loi électorale en vigueur (Loreg). Il est cependant possible d’obtenir une dérogation en apportant un justificatif dans les 72 heures succédant le courrier de convocation. Les femmes enceintes de plus de 6 mois, les personnes souffrant d’un handicap sont automatiquement dispensées. Pour les autres raisons professionnelles ou médicales, il faut apporter des preuves.
Une sanction pas automatique
« L’amende des 1000 euros n’est pas automatique » selon l’avocat pénaliste Marcos Esteban, qui s’est à plusieurs reprises exprimé sur le sujet. « Le montant de la sanction est émis par un juge selon la capacité économique du prévenu », précise l’avocat. Par ailleurs, la justice devra s’assurer que la personne a bien reçu la convocation, prouvant qu’un récépissé de la Poste a été signé.
En outre, seules les personnes qui sont inscrites sur les listes électorales sont sujettes à être tirées au sort. Pour ceux qui ne se sont pas inscrits à temps, pas de risque d’être choisi de manière aléatoire, mais impossible aussi de prendre part au vote qui déterminera la politique de Barcelone des quatre prochaines années avec un maire à sa tête.
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