À un jour du départ en vacances scolaires, le lycée français de Barcelone a mis en place un nouveau protocole. Une réponse concrète aux inquiétudes des parents. Et nécessaire, après les nouvelles révélations de l’enquête.
Photo : Monica Morena
C’était moins une. À la veille des vacances scolaires, l’établissement tente une opération accalmie après l’ouverture d’une enquête, en début de semaine dernière, pour des agressions sexuelles sur mineurs de 3 à 5 ans. Les parents d’élèves ont reçu, jeudi 30 mars, un communiqué par mail annonçant tout un dispositif pour assurer la sécurité des enfants.
Les écoles maternelle et élémentaire sont passées sous la loupe d’une inspectrice de l’éducation nationale, venue, en début de semaine, de Madrid. Une journée complète au sein de l’établissement pour renforcer la sécurité des enfants. Et blinder le lycée français contre tout nouveau débordement ou soupçons d’inactions.
Un dispositif renforcé pour protéger les enfants
Désormais, les toilettes de l’école maternelle, situées à côté du réfectoire, n’ont plus de porte. Le temps de surveillance des récréations par les assistants maternels (Asem) va doubler, et le rôle de ces professionnels de l’enfance prendra de l’importance. Seules les « Asem » pourront réaliser des soins aux enfants et jamais à l’intérieur des toilettes.
Quant à la pause déjeuner, particulièrement pointée du doigt dans l’affaire d’attouchements puisqu’elle implique un moniteur de cantine, le lycée français de Barcelone prévoit une logistique plus ferme. Les professeurs accompagneront et ramèneront les élèves, à heures fixes. L’entreprise externe de restauration et surveillance, Serunion, promet, quant à elle, davantage de transparence et de communication. Que ce soit sur les salariés et leurs horaires, mais aussi sur le déroulé de la pause méridienne. Le schéma s’appliquera également aux enfants de primaire, qui bénéficieront d’une présence renforcée d’animateurs pour veiller sur eux.
S’il faut parler au futur, c’est parce que ce nouveau règlement vient seulement de voir le jour. Juste avant le départ pour deux semaines de congé de Pâques. Le parfait timing pour éteindre le feu, et regagner la confiance des parents d’élèves inquiets. Car depuis deux semaines, le lycée français de Barcelone « est au cœur de la tourmente », écrit le proviseur Jean Bastianelli dans un mail adressé aux familles. Un tourbillon, même.
Des détails de l’enquête révélés
Les révélations s’accumulent depuis la première plainte déposée auprès des Mossos d’Esquadra, par les parents d’une victime âgée de 5 ans. D’après les premiers éléments, divulgués par les forces de l’ordre à la télévision espagnole RTVE, des petites filles auraient témoigné de fellations dans les toilettes de l’école maternelle.
Leur déposition dévoile aussi le procédé du présumé agresseur, à base de menaces. « Si tu racontes quelque chose, personne ne va te croire », « je mettrai une bombe dans l’école », ou encore « je peux tuer ta mère ». Une source proche du dossier, en contact avec Equinox, affirme également que l’homme filmait et gardait les vidéos sur son téléphone. Le récit des deux petites filles doit encore être examiné par des psychologues.
Le présumé agresseur, quant à lui, a été entendu, mais n’a pas été placé en détention provisoire. L’homme doit en revanche se tenir à l’écart du lycée français de Barcelone, à Sarrià-Sant Gervasi. Il a interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres de l’établissement. Une décision ordonnée par un juge, jeudi 24 mars, suite aux plaintes de deux familles. Entre-temps, trois autres se seraient rendues au commissariat. Laissant ainsi le lycée français, couteau sous la gorge, dans l’obligation de réagir vite.
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