Emmanuel Macron violemment critiqué par la presse espagnole

Emmanuel Macron presse espagne

Rarement un Président de la République n’aura été aussi critiqué par la presse espagnole et catalane. Usage du 49.3 rigide, peu empathique, Emmanuel Macron est éreinté par les journalistes de Madrid et Barcelone. Revue de presse. 

« Le président français Emmanuel Macron se retrouve de plus en plus isolé. Beaucoup de Français ont vu dans sa décision [d’utiliser l’article 49.3] une attitude arrogante et autoritaire. Macron a déclaré qu’il était prêt à accepter l’impopularité de la réforme, mais sa décision pourrait finir par lui coûter beaucoup plus cher. » Ces lignes écrites au vitriol sont publiées ce lundi dans la Vanguardia. Le second quotidien le plus lu en Espagne est pourtant connu pour son style diplomate et son caractère consensuel. Il semblerait que la litanie de déconvenues d’Emmanuel Macron, du non soutien des LR à l’usage de l’article 49.3, jusqu’à la suspension de la venue du Roi d’Angleterre sur le sol français, en passant par le ton peu empathique de sa seule interview télévisée, ait durablement écorné l’image du Président en Espagne.

Le journal de centre-droit poursuit sa sentence ainsi : « la fracture politique et sociale en France est très profonde, et Macron, de plus en plus seul, a choisi de régner en empereur. Si la contestation dans la rue se poursuit et devient plus violente, la situation sera explosive, et il faudra voir combien de temps Macron pourra gouverner avec le pays contre lui ».

« Macron a partiellement perdu le contrôle de la situation »

La Vanguardia n’est pas le seul média à écrire que Macron aura du mal à achever son mandat. José Antich, directeur du pure-player indépendantiste catalan El Nacional, pronostique qu' »il est fort probable que dans les prochains jours, une nouvelle motion de censure soit proposée et que cette fois, la troisième fois, elle prospère. L’usure de Macron est plus qu’évidente, sa cote de popularité est faible et on a l’impression qu’il a partiellement perdu le contrôle de la situation. »

Rafael Jorba dans le journal barcelonais progressiste El Periódico  pense lui aussi que le président pourrait faire long feu : « Le président Macron agit comme pompier pyromane. Il met de l’huile sur le feu : il a confirmé sa confiance au Premier ministre et assuré que la réforme serait appliquée avant la fin de l’année. Avec sa décision – de ne pas remplacer le fusible grillé – le président est en première ligne et, par conséquent, la crise politique et sociale française pourrait finir par provoquer un court-circuit à l’Élysée. »

« Macron est un populiste »

De l’autre côté de l’échiquier idéologique, le très conservateur ABC n’offre pas de répit à Macron, traité cette fois de populiste dans un édito de Jose Pelaez. « Face à Mélenchon et à Le Pen, un troisième populisme surgit. Celui d’un président qui violente les gens en les traitant d’idiots. Macron vient dire à la télévision que puisque les gens sont des imbéciles qui ne savent pas ce qui est le mieux pour eux, il est là pour les guider, comme une Marianne technocratique qui troque un drapeau contre une calculatrice. »

Le premier quotidien d’Espagne, El Pais, est le seul à être légèrement plus clément. Le journal de centre-gauche rappelle que la réforme des retraites voulue par Macron est similaire à celle adoptée en Espagne par le gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero en 2011. « Macron découvre que dans une démocratie, il ne suffit pas de tenir une promesse, ni de suivre les procédures constitutionnelles, ni même d’avoir raison. Il faut convaincre, et il n’a pas réussi » analyse El Pais.

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