L’Espagne vote (aussi) une motion de censure contre le gouvernement

Chassé-croisé de motions de censure entre le nord et le sud en ce début de semaine. Paris votera ce lundi contre le gouvernement d’Élisabeth Borne. Madrid fera de même, mardi, contre l’exécutif de Pedro Sanchez. Décryptage. 

Avec 24 heures de différence, deux principaux parlements en Europe voteront pour destituer leur gouvernement respectif. A Paris, les oppositions entendent faire tomber le gouvernement en raison du passage en force de la réforme des retraites. A Madrid, c’est l’extrême-droite représentée par Vox qui active le mécanisme de la motion de censure pour critiquer l’ensemble de la politique gouvernementale de la coalition socialiste-gauche radicale actuellement au pouvoir.

Si en France, ce processus a peu de chance d’aboutir en raison de l’hétérogénéité des oppositions au parlement, en Espagne la tâche est beaucoup plus ardue encore. Premièrement, en raison du mode de scrutin à la proportionnelle qui éclate davantage la représentation nationale et accorde une large place aux partis régionalistes.

Deuxièmement, la motion de censure en Espagne, selon la Constitution, doit être constructive. C’est-à-dire qu’en créant une motion, le groupe de députés signataires doit aussi présenter un candidat alternatif pour prendre la tête du nouveau gouvernement.

Une motion de censure très médiatique

En Espagne, la motion de censure n’a abouti qu’une seule fois : le 1er juin 2018. Après le scandale d’une affaire de corruption, une majorité parlementaire s’est formée contre le conservateur Mariano Rajoy offrant le pouvoir au socialiste Pedro Sanchez.

C’est d’ailleurs contre ce dernier que la motion de Vox est présentée demain. Elle ne recevra aucun autre soutien que les 52 parlementaires de Vox sur un total de 350 députés. La droite s’abstiendra et le reste des groupes votera contre.

Vox cherche ainsi à faire la une des médias en présentant comme candidat alternatif à la tête du gouvernement Ramón Tamames, une ancienne sommité communiste aujourd’hui âgée de 90 ans. Isolé, Vox offrira en réalité un plébiscite au Premier ministre Pedro Sanchez qui pourra compter sur une solide majorité parlementaire. Une manœuvre qui désole la droite alors que les socialistes sont au plus bas dans les sondages.

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