Depuis 2005, l’Espagne est plus corrompue que la France. Et d’après les dernières données internationales, la situation ne va pas en s’améliorant dans la péninsule ibérique. Le taux de corruption remonte.
Le sujet de la corruption repart de plus belle en Catalogne. Récemment, c’est le club de football FC Barcelona qui trinque avec l’affaire d’arbitrage Negreira, pour laquelle des dirigeants du Barça sont accusés d’avoir versé plus de 7 millions d’euros à l’ancien responsable des arbitres. Un dossier qui fait écho aux dernières données mondiales.
D’après la dernière enquête de Transparency Internacional, le taux de corruption dans la péninsule ibérique augmente. Au niveau public, du moins. Car il concerne les détournements de fonds publics, les fonctionnaires qui tirent profit de leur position, la capacité du gouvernement à contenir la corruption, la bureaucratie excessive dans le secteur public, la protection juridique des concernés, ou encore l’accès à l’information sur les affaires publiques et gouvernementales.
Des 180 pays classés, l’Espagne ne se situe pas en bas de l’échelle, mais ne peut pas se vanter de sa bonne position pour autant. Elle se situe à la 35e place des pays les plus touchés. Une place de plus par an, depuis 2019. Sur le sujet, la France conserve un meilleur taux, de 12 points supplémentaires. Alors que la péninsule ibérique affiche, quant à elle, un score de 62 sur 100, l’an passé. 0 étant le plus corrompu, 100 le moins. Le chiffre s’était légèrement amélioré lors des précédentes années, mais redescend petit à petit au même état qu’en 2014. S’il suit la même courbe qu’autrefois, il pourrait même poursuivre sa pente.
15 ans de corruption plus forte en Espagne
Entre 2015 et 2018, le pays subissait le plus de corruption dans le secteur public. Tempo où ont éclaté des affaires, comme celle de la droite espagnole, concernant le Partido Popular de Mariano Rajoy, à l’époque aux manettes du gouvernement. Le Covid n’a rien arrangé. « Ce n’est pas seulement une crise sanitaire et économique, c’est une crise de corruption« , alertait l’organisme Transparency Internacional, en 2021. Il appelait d’ailleurs l’Espagne à revoir ses structures de contrôle et sa responsabilité dans les situations d’urgence.
Et lors de sa dernière observation, le baromètre ne s’avérait pas plus rassurant. 34 % des Espagnols estimaient que la corruption avait augmenté lors des 12 derniers mois et suspectaient davantage le gouvernement, les membres du Parlement ainsi que les banques. Les choses ne vont donc pas en s’arrangeant. Et l’époque où l’Espagne dépassait la France en termes de bons comportements, entre 1994 et 2004, semble très lointaine. Elle reste derrière, depuis 2005. Avec une véritable dégringolade commencée en 2008. Dès lors, le pays peut le dire : il a du mal à remonter la pente.