Collègues de toute nationalité, sorties entre étrangers, conseils pour s’intégrer et s’installer. A Barcelone, les jeunes actifs ont l’impression de vivre un second Erasmus. Ou s’en offrir un. Lumière sur ce phénomène des entreprises de la capitale catalane.
Photos : Clémentine Laurent
Vivre une deuxième jeunesse en entreprise. Refaire encore et encore son échange à l’international, comme un étudiant universitaire. L’image ferait rêver tous ceux qui viennent de quitter les bancs de l’école, et les nostalgiques de cette douce époque. Et si la jeunesse dorée continuait ? A Barcelone, entre le nombre croissant de start-ups, la création du 22 @ à Poblenou, et les implantations nombreuses d’entreprises internationales, les Français ont de quoi s’offrir un second Erasmus.
Valérie, 40 ans, originaire de Reims, avait elle-même bénéficier du programme pendant ses études à Barcelone. Cela remonte à 20 ans, mais en travaillant au Digital Hub Nestlé, elle s’y voit tout autant aujourd’hui. « Il y a 42 nationalités dans l’entreprise, on parle tout le temps en anglais. Mes collègues sont espagnols, français, italiens, brésiliens, indiens, argentins… », énumère la manager.
Les cultures se mélangent, les traditions et les façons de travailler aussi. « C’est cliché mais c’est vrai que mes collègues d’Amérique du sud sont un peu plus à la cool au boulot, quand les Allemands sont un peu plus rigides », sourit la quarantenaire. Dans la société barcelonaise du groupe agroalimentaire, on en a fait un atout qui se cultive au quotidien.
Des repas thématiques permettent de partager les diverses spécialités alimentaires. Et des semaines d’intégration sont même organisées pour accueillir les « nouveaux arrivants », d’une trentaine d’années en moyenne. Comme pour les « premières années » à la fac, mais sans le bizutage qui va avec. Bien au contraire, conseils, bons plans et activités se partagent volontiers. Et en dehors du travail, à défaut des cours, les collègues deviennent amis et sortent ensemble, boivent des verres et s’organisent des petites fêtes.
Conseils et soirées entre étrangers comme en Erasmus
Dans une start-up espagnole de viande végétale, des événements sont même régulièrement organisés. Soirées karaoké, randonnées, sorties au restaurant. « Nous sommes 14 nationalités différentes et 25 dans l’équipe. Beaucoup n’ont pas d’attaches ici alors on fait souvent des choses ensemble. L’ambiance internationale favorise ça », raconte Aurélie, 35 ans, originaire d’Avignon. Avec le temps, ou même rapidement, les collègues deviennent des amis. Et à chaque nouvelle vague de nouvelles recrues, des groupes se forment.
Alors ici, celle qui s’est installée il y a un an et demi dans la capitale catalane, retrouve ce qu’elle vivait à 21 ans en échange aux Etats-Unis. « On conseille ceux qui viennent d’intégrer l’entreprise, on leur donne des astuces pour trouver des logements. C’est une dynamique qu’on voit souvent en arrivant dans un programme d’échange. » L’impression aussi de revivre les soirées remplies d’étrangers, comme à la belle époque.
Photo : Clémentine Laurent Photographie
En évoquant ce phénomène, Aurélie mais aussi Valérie ont un petit pincement au cœur. « C’est hyper enrichissant de coacher les gens qui arrivent d’autre pays », renchérit la seconde, qui se reconnaît en tant qu’étudiante, et désormais résidente dans la cité comtale depuis sept ans. « Ça donne l’impression de continuer sa jeunesse. Et je vois que Barcelone attire toujours autant de monde, mais ce ne sont plus que des étudiants. Maintenant, c’est devenu ´the place to be´ pour travailler. »
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