La crise ouverte depuis juin dernier avec l’Algérie a déjà coûté 630 millions d’euros à l’Espagne. Alger boycotte les produits espagnols depuis que le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez a soutenu le plan marocain dans l’épineux dossier du Sahara Occidental.
L’exécutif espagnol assure avoir « la main tendue » vers l’Algérie, mais n’arrive pas à retenir le flot d’argent perdu en raison du boycott frappant les entreprises espagnoles.
Les deux pays entretenaient de bonnes relations commerciales et diplomatiques jusqu’en mars dernier, lorsque Pedro Sánchez a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole. Alger, principal rival de Rabat au Maghreb, a suspendu le 8 juin dernier le traité d’amitié hispano-marocain et gela dans la foulée les opérations commerciales.
Le Ministère espagnol du Commerce a publié sur son site Internet les premiers chiffres des exportations depuis le début de la brouille. En 2021, l’Espagne a facturé entre juin et octobre 784 903 956 euros à l’Algérie. L’année dernière, à la même période, le chiffre est tombé à 155 011 526 euros. Par conséquent, l’Espagne a perdu 629 891 860 euros sur le marché des exportations vers l’Algérie. Selon le pure player Voz Populi, le veto commercial pourrait coûter à l’Espagne sur l’ensemble de l’année 2022 près d’un milliard d’euros.
La Catalogne peu impactée
En ce qui concerne la Catalogne, les conséquences sont minimes. En effet, l’économie locale exporte ses produits à destination de l’Algérie à hauteur d’une valeur de 634 millions d’euros par an. Mais cela ne représente qu’un modeste 0,8 % du total des exportations catalanes. Quatre secteurs se distinguent : les manufactures, l’automobile, les biens d’équipement et l’alimentation.
Pour mettre fin à l’hémorragie, Madrid fait profil bas et le Premier ministre Pedro Sánchez déclarait il y a quelques mois qu’il « adorerait visiter Alger ». Pour l’instant, le pays arabe n’a pas donné suite à cette envie du dirigeant espagnol.
