Le TGV France-Espagne prend de l’ampleur. Le 22 décembre dernier, la Renfe a obtenu l’autorisation de faire circuler ses trains en France. Deux lignes très fréquentées entre la France et l’Espagne seront de nouveau opérationnelles.
La nouvelle était très attendue par la Renfe. Le 22 décembre 2022, l’opérateur ferroviaire espagnol a reçu le certificat de sécurité de l’Agence ferroviaire de l’Union européenne (ERA), annonce un rapport de la Renfe, transmis à Equinox. Un précieux sésame qui lui permet d’opérer sur les lignes TGV France-Espagne qui relient Barcelone et Madrid à Lyon et Marseille.
Une autorisation qui avait été refusée par la SNCF, il y a un mois, dont la conséquence a été l’arrêt total des TGV de l’Espagne vers Marseille et Lyon, le 11 décembre dernier. Ainsi, la Renfe se réjouit de cet accord, qui bénéficiera surtout aux voyageurs, qui depuis 2013, ont été 6 millions à transiter entre Lyon, Marseille, Barcelone et Madrid.
TGV France-Espagne : 28 trajets hebdomadaires
Pour l’heure, les usagers devront attendre les essais de la Renfe. Et pour cause, le 16 janvier 2023 débutera les « marches à blanc » des lignes. Il s’agit d’une phase de test consistant à reproduire les conditions du service commercial afin de démontrer la solvabilité opérationnelle du projet. Du côté français, SNCF Réseau a déjà établi les sillons pour les opérations de la Renfe à Lyon et Marseille.
Une fois la formation des conducteurs de train terminée et les qualifications obtenues, la Renfe établira le plan de transport des deux lignes. À terme, 28 circulations hebdomadaires sont prévues, avec une fréquence de deux trains quotidiens sur chacune des lignes, d’ici à l’été 2023. Concernant les différents arrêts desservis par ces lignes, les informations seront communiquées plus tard. Toutefois, l’arrêt à Perpignan sera conservé a confirmé un porte-parole de la Renfe, interrogé par Equinox.
Fin de la guerre SNCF-Renfe ?
Depuis plus d’un an, un divorce inévitable semblait se dessiner entre la SNCF et la Renfe. Cette dernière avait a été prévenue en février dernier que la SNCF mettrait fin à leur collaboration en décembre 2022 pour manque de rentabilité sur les TGV France-Espagne.
Pourtant, l’opérateur espagnol n’en a jamais compris les véritables raisons. “Nous ne partageons pas ces motivations dans la mesure où l’on s’attend à une reprise de la demande internationale après ces deux années de pandémie”, indiquait alors l’entreprise espagnole dans un communiqué. “C’est vraiment comme une séparation non consentie, c’est dommage, nous pensons que cette collaboration aurait encore pu apporter aux deux entreprises, même si nous étions concurrents ensuite sur d’autres segments”, confiait à Equinox un responsable de la Renfe.
Une situation d’autant plus incomprise par la Renfe, car dès la libéralisation des chemins de fer européens, la SNCF s’est ruée sur les lignes espagnoles, où elle opère avec Ouigo depuis mai 2021. Côté espagnol, l’agacement était alors à son paroxysme. « Eux opèrent tranquillement sur la ligne Madrid-Barcelone, la meilleure du réseau, et nous, on nous empêche d’avoir le Barcelone-Paris”, déplorait un cadre dirigeant. Ainsi, pour circuler sur les rails français, la Renfe était tributaire de cette autorisation, finalement, obtenue le 22 décembre dernier. Cette autorisation atteste d’une fiabilité certaine en termes de sécurité, exigée par l’Agence française de sécurité. Est-ce de bon augure pour une multiplication, à l’avenir, des lignes TGV France-Espagne ?