Connue pour être l’un des pays qui taxe le plus ses habitants, la France continue d’augmenter régulièrement la part d’impôts pesant sur les entreprises et les particuliers. Mais l’Espagne n’est pas en reste. Longtemps restée en-deça de la moyenne européenne, elle a entrepris depuis une quinzaine d’années des politiques visant à rattraper son retard.
« La France est déjà avec le Danemark, le pays d’Europe qui fait payer le plus d’impôts » avait déclaré Emmanuel Macron lors de l’interview présidentielle du 14 juillet dernier à l’Elysée. Avec un taux de prélèvements obligatoires établi à 47%, la France affiche ainsi le 2e taux le plus élevé des pays de l’OCDE, avec cependant une évolution stable.
Contrairement à l’Espagne, où en 10 ans, ce taux a subi une hausse de 17%, il n’a augmenté que de 1,08% en France sur la même période. De même, alors que la part des cotisations de sécurité sociale a bondi de 4,7% en France par rapport à 2012, c’est une hausse de près de 20% que l’on observe en Espagne.
Pour autant, si l’écart entre les deux pays tend à se réduire en raison de politiques menées en ce sens par les gouvernements socialistes espagnols depuis 2004, la France reste bien au-dessus de son voisin, notamment en ce qui concerne l’épargne. Cette dernière est taxée à 30% dans l’hexagone, peu importe le montant ce qui en fait la championne européenne, alors que de l’autre côté des Pyrénées, c’est un taux progressif qui a été adopté, de 19 à 26%.
L’Espagne rattrape la France
Parmi les points sur lesquels l’Espagne dépasse son voisin français, on retrouve l’impôt sur le patrimoine. Alors qu’en France, la taxation commence à partir de 800 000€ et s’établit à 1,5% pour les patrimoines les plus élevés (à partir de 10 millions d’euros), cette dernière s’applique automatiquement à toute personne possédant un patrimoine en Espagne, et ce, peu importe le montant.
Il est ainsi de 0,2% pour les patrimoines les plus faibles et atteint 3,5% pour les plus élevés, avec cependant des variantes selon les régions. Seule l’Andalousie et la région de Madrid ont décidé de supprimer définitivement cette taxe.
En ce qui concerne l’impôt sur le revenu, la comparaison est plus complexe. De manière générale, il est plus faible en Espagne, mais les tranches étant plus amples, certains revenus peuvent être davantage imposés dans la péninsule ibérique. Les déductions selon la composition du foyer et les charges sont également différentes. Pour y voir plus clair, le fisc espagnol a mis en ligne une calculatrice qui permet de savoir quel taux d’impostition s’applique à chaque cas particulier.
D’importantes variations sont ainsi à noter entre les deux pays, avec une hausse beaucoup plus significative des différentes taxes en Espagne ces dernières années, et un principe d’universalité de l’impôt, où chaque contribuable paie. Néanmoins la France reste tout de même en tête des pays où la pression fiscale est la plus importante entre les pays de l’OCDE, occupant la 4e place sur un total de 38 pays, là où l’Espagne occupe la 16e place.