Et si les « nez » de Barcelone étaient plus Français qu’on ne le pensait ? A Barcelone, les parfumeries sont en plein essor. Une aubaine pour les parfumeurs français pour qui les places sont chères dans l’Hexagone.
Parfums, bougies, shampoings, lessives. Pas un seul produit du quotidien ne possède une odeur. Et bon nombre d’entre elles sont en réalité confectionnées à Barcelone. « Toutes les plus grandes maisons de création sont ici », explique Fabien Javelle, parfumeur français chez Cosmo International Fragrances à Barcelone, depuis plus de deux ans.
Givaudan, Pierre Firmenich ou Puig. Toutes ont trouvé leur place dans la capitale de la Catalogne. Ces parfumeries sont notamment à l’origine de l’Opium d’Yves-Saint-Laurent ou encore de la gamme Caroline Herrera. Derrière ces grands noms, se cachent plusieurs Français.
Entre les quartiers de Gràcia et de l’Eixample, chez Cosmo, l’équipe des cinq parfumeurs est composée de deux Français. Dans un autre labo de Barcelone, on en compte trois. « C’est une ville qui attire les parfumeurs », sourit Fabien. S’ils sont autant à venir de France, c’est avant tout parce que toutes les formations en parfumerie se trouvent dans l’Hexagone. Mais aussi parce que les opportunités sont ici, dans la capitale de Catalogne.
« L’Espagne aime le parfum »
« En France, c’est bouché. Il n’y a pas énormément de postes. Souvent, il faut attendre que quelqu’un parte à la retraite et il y a beaucoup de concurrence« , assure Fabien Javelle. Alors qu’à Barcelone, en parlant la langue, c’est déjà un peu plus simple de trouver un emploi. « Les sociétés ici grossissent, ça crée plus d’opportunités. » Un atout non négligeable pour les « Nez français », dont le métier est véritablement de niche.
« En tant que parfumeurs, nous avons un nombre réduit de lieux possibles pour travailler et peu en Europe », admet Clarisse Aparici. Elle a réussi à trouver un poste de parfumeur chez Cosmo en 2019, alors que l’entreprise entendait sa gamme aux parfums haut de gamme. Mais il a fallu attendre.
« Il y a presque 20 ans, à la fin de mes études, quand je cherchais à venir travailler en Espagne, et il y avait très peu de possibilités ». Mais aujourd’hui, l’offre est bien plus dense. En quelques années, l’Espagne a vu son nombre de centres de création se multiplier. Le port de commerce et l’aéroport international de Barcelone intéressent les entreprises.
« Et le marché espagnol est très actif. Il y a beaucoup de fabricants de produits pour la maison et de produits de beauté. Mercadona par exemple est un très très gros client« , ajoute Fabien Javelle. L’Espagne qui était pendant longtemps un pôle de parfumerie dédié aux produits de consommation s’est rapidement ouvert aux cosmétiques puis aux parfums de luxe. Un développement qui profite largement aux passionnés en quête de postes. Et dans « un pays comme l’Espagne, qui aime le parfum », tout cet engouement a du sens.
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