A Barcelone, l’ère du tourisme low-cost touche à sa fin. Le tarif des hôtels a grimpé de 15 % entre avril et août 2022 et les prix des billets d’avion continueront d’augmenter dans les prochaines années. Une tendance au tourisme de qualité appréciée par la municipalité et les entreprises.
Barcelone connaitrait-elle sa dernière heure du low-cost ? Augmentation des prix des vols, logements touristiques en hausse et dépenses plus fortes. Depuis quelques mois, voyager en Catalogne s’avère de plus en plus cher.
En trois ans, entre 2019 et 2022, ce sont les prix des hébergements et des vols internationaux qui ont le plus augmenté. Mais à Barcelone, la tendance s’est surtout faite remarquer dès le mois d’avril. “Le prix moyen des hôtels a grimpé d’environ 15 % entre avril et août 2022 par rapport à la période de 2019. Cette hausse s’est probablement maintenue au mois de septembre”, annonce Manel Casals, directeur général du Gremi, syndicat des hôtels de Barcelone.
Même les auberges de jeunesse pratiquent des prix à la hausse pouvant parfois atteindre plus de 100 € la nuit pour une chambre privative, dans les quartiers du Born ou de l’Eixample. L’augmentation des coûts énergétiques en est la raison principale.
Des prix toujours élevés en 2023
A tel point qu’aujourd’hui, le tarif journalier moyen par chambre en Espagne atteint les 113,76 € en 2022, contre 97,23 €, déjà un record, en 2019. Et selon Iván Font, responsable de la stratégie chez TravelgateX, une plateforme professionnelle pour les entreprises touristiques, les prévisions pour le premier trimestre 2023 sont aussi à la hausse.
Un phénomène apprécié par la municipalité de Barcelone qui cherche à troquer le tourisme de masse plus qualitatif. Où il faut dépenser plus. Sur place, la restauration coûte plus cher à cause de l’inflation. « L’huile, la farine et tous les produits ont déjà augmenté de 100% », déclarait Joeri Vanroose, propriétaire belge du bar Ancestral sur la rue Provença de Barcelone, dans un article d’Equinox. Et cet hiver, l’installation de parasols chauffés au gaz fait craindre une répercussion des prix de l’énergie sur la note des clients.
Les vols low-cost, pour combien de temps encore ?
Quant aux moyens de transport, là aussi il faut mettre (un peu plus) la main au porte-monnaie. S’il est encore possible de trouver des vols en avion à moindre coût vers Barcelone, avec des compagnies low-cost comme Ryanair, Vueling, Transavia ou Volotea, hors période scolaire, la tendance s’inversera avec l’augmentation des prix du carburant et les taxes environnementales européennes.
“Les demandes de billets d’avion à dix euros vont disparaître”, a récemment annoncé le PDG du groupe Ryanair, Michael O’Leary. D’ici quatre à cinq ans, la compagnie augmentera ses prix de 25%. Un billet à 40 € passera donc à 50 €. C’est sans compter la prochaine obligation imposée par l’Europe : utiliser un pourcentage minimum de carburant alternatif (SAF), dans le cadre de sa stratégie Fit for 55 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030. Moins polluant mais entre trois et cinq fois plus cher que le kérosène d’aujourd’hui.
Une façon aussi pour le modèle low-cost, de plus en plus critiqué pour son impact environnemental, de répondre à l’enjeu climatique actuel. Et de refaire du voyage, un petit luxe de proximité.
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