L’explosion de l’inflation a des conséquences dans le quotidien des Espagnols, et notamment au moment de passer en caisse : certains aliments ont vu leurs prix gonfler depuis début 2021.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
Avec 10,8 % en juillet 2022, l’inflation bat des records en Espagne. Et cette dynamique, qui dure depuis plus d’un an, a des répercussions sur le prix des courses des Espagnols. Dans un rapport paru ce mercredi 3 août, la Banque d’Espagne a analysé le prix des matières premières alimentaires de ces 18 derniers mois, en Espagne et dans le reste de la zone euro. Et ses conclusions sont claires : les Espagnols paient bien plus cher leurs courses aujourd’hui que début 2021.
« L’augmentation des prix des matières premières alimentaires qui se produit au niveau global a d’intenses répercussions sur les prix de consommation de ces produits, auxquels font face les ménages« , soulève le rapport. De manière générale, la hausse des prix est « généralisée » et « intense » pour tous les aliments, selon l’autorité, mais certains se distinguent particulièrement.
Les aliments dont le prix a le plus augmenté, en Espagne, depuis début 2021 sont :
– l’huile (56 %),
– les céréales (17 %),
– les œufs et les produits laitiers (16 %),
– la viande (10 %).
La hausse de prix de ces aliments se remarque de la même manière dans le reste des pays de la zone euro, bien qu’elle soit moins forte qu’en Espagne : le prix de l’huile a augmenté de 34 %, celui des céréales de 12 %, et les œufs et les produits laitiers de 13 %.
La guerre en Ukraine, l’une des raisons de l’inflation
Les Espagnols n’avaient plus vu un niveau d’inflation aussi élevé depuis presque 40 ans. Cette inflation, comme dans le reste de l’Europe, s’explique notamment par la guerre en Ukraine qui limite l’approvisionnement des pays européens en produits ukrainiens. Mais les prix du carburant, du gaz et de l’électricité, qui flambent également, ont aussi leur rôle à jouer.
À quoi s’attendre, alors, pour les mois et années à venir ? Pour la Banque d’Espagne, difficile à dire : ces prix dépendent en grande partie de l’évolution du conflit en Ukraine. Une preuve en est que le départ d’un cargo chargé de céréales de l’Ukraine vers la Turquie a fait baisser le cours du blé.
Mais selon les prévisions disponibles, de la banque mondiale et des marchés alimentaires, la Banque d’Espagne affirme s’attendre à une tendance à la baisse des prix des aliments ces prochaines années.
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