La présidente du parlement catalan est destituée

laura borras

Laura Borràs, présidente du parlement catalan, est destituée de son poste pour une affaire de corruption. Avec en toile de fond les rivalités internes du camp indépendantiste catalan.

L’indépendantisme est un cannibalisme. Laura Borràs, présidente du Parlement de Catalogne, a été destituée par les membres de la gauche indépendantiste (ERC), de l’extrême-gauche séparatiste (La CUP) avec le renfort des socialistes. Borràs, elle-même indépendantiste membre de Junts, le parti de Carles Puigdemont, a été expulsée de son poste par ses pairs suite à un soupçon de corruption mâtinée de rivalité politique. Officiellement, le bureau du parlement a démis de ses fonctions sa présidente au motif qu’elle est mise en examen par le Tribunal Supérieur de Catalogne pour un délit de supposée corruption. Officieusement, la gauche indépendantiste sort du jeu une adversaire politique qui ne cachait pas son envie de prendre la présidence de la Catalogne lors des prochaines élections.

En 2013, Laura Borràs était à la tête de l’institution des lettres catalanes. Elle est soupçonnée d’avoir octroyé des subventions publiques à l’un de ses proches. Partisane de la politique de la terre brûlée, Laura Borràs n’entend pas jeter l’éponge. L‘article 25.4 du règlement du Parlement établit qu’un député perd ses fonction s’il est mis en examen dans une affaire de corruption. Borràs se dit victime d’un complot de l’état profond espagnol en raison de son positionnement indépendantiste. Elle refuse qu’un autre député prenne sa place de présidente tant que le jugement final n’a pas été prononcé. Pour le moment, c’est la parlementaire de gauche indépendantiste et ancienne ministre de la Santé Alba Vergés qui assume l’intérim.

Borràs fait de la résistance

Forte en gueule, autant détestée qu’aimée, Laura Borràs dispose encore d’un fort soutien parmi les militants qui souhaitent des méthodes musclées pour obtenir l’indépendance de la Catalogne. D’ailleurs ce matin, ses supporters manifestaient devant le Parlement pour la soutenir. « Ceux qui veulent ma mort devront me tuer et se salir les mains », guerroyait encore hier la centriste Borràs à destination de la gauche indépendantiste.

Une nouvelle passe d’armes qui affaiblit la coalition gouvernementale indépendantiste composée d’une moitié de ministres du parti de Puigdemont et d’une autre du parti de gauche ERC. Les Puigdemontistes craignent que la destitution de Borràs facilitée par ERC soit le prélude à un accord de rassemblement des gauches. Une grande coalition entre ERC, Podemos et les socialiste pourraient expulser les centristes de Puigdemont du gouvernement.

L’indépendantisme vient de lancer sa nouvelle bataille intestine à l’issue incertaine.

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