5 alcools vraiment espagnols pour l’été

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On connaît bien l’Espagne pour la richesse de sa gastronomie, mais moins pour ses nombreux alcools traditionnels, pourtant variés et uniques en leur genre. Voici 5 alcools réellement espagnols à découvrir, cet été. 

Photo : Inside Gold Coast

Sangría par-ci, sangría par-là… Cette boisson est devenue l’alcool incontournable en Espagne, à tel point qu’on peut en trouver partout dans le pays, et même avec différentes recettes, comme avec du cava en Catalogne. Mais pour un apéritif 100 % espagnol, loin des clichés, il existe de nombreux autres alcools délicieux et rafraîchissants, bien moins connus que la sangría. Petit tour d’Espagne des alcools les plus uniques. 

La ratafía

Si l’on connaît bien le cava catalan, on entend moins souvent parler de la ratafía. Pourtant, cette liqueur sucrée est incontournable des apéritifs et desserts en Catalogne. À base de noix, de plantes aromatiques et d’épices macérées, cette liqueur à la couleur sombre existerait depuis au moins mille ans. Il en existe différentes “versions”, plus amère aux Baléares avec l’utilisation de noix vertes, ou bien plus sucrée en Aragon avec des cerises et de la cannelle. Mais elle reste très catalane, et est même protégée par une appellation d’origine. Avec ses environ 30 degrés d’alcool, on boit la ratafía en digestif, mais aussi en apéritif, parfaite pour une petite touche typiquement catalane. 

alcool espagnePhoto : IMAS

Le chinchón

Ceux qui aiment l’anis adoreront le chinchón. De son vrai nom “anis de Chinchón”, cet alcool frais et translucide est élaboré uniquement dans la province de Madrid, au sein de la commune de Chinchón, d’où son appellation d’origine protégée. Il y serait fabriqué et consommé depuis au moins le XVIIème siècle, mais il est embouteillé et distribué à partir de 1911. Sa recette consiste surtout à la macération d’anis vert dans différents alcools agricoles, durant 12 à 14 heures, dans des alambics de cuivre. Si l’on y ajoute de l’eau, le chinchón obtenu est dit sec, alors qu’avec du sirop, il devient un chinchón sucré. En fonction des recettes, cette liqueur oscille entre 35 et 75 % d’alcool. On la déguste souvent dans la province de Madrid, bien qu’il existe d’autres fournisseurs ailleurs en Espagne.

Le vermouth

Impossible de prendre un apéritif en Catalogne sans goûter le vermouth. Servi traditionnellement avant de manger le midi, on le boit bien frais, avec des glaçons et une rondelle de citron ou d’orange. Bien que le vermouth n’ait pas été inventé en Espagne mais en Italie, reprenant une tradition romaine, sa consommation s’étend beaucoup dans la Péninsule ibérique et on commence à le produire à l’échelle industrielle à la fin du XIXème siècle, avec la fondation de la marque Yzaguirre à Reus, en Catalogne. 

alcool espagnePhoto : Getty

Le vermouth, oscillant entre 16 et 19 degrés d’alcool, est généralement composé de vin rouge ou blanc, dans lequel ont macéré des herbes et épices dont la fameuse absinthe, mais les recettes varient d’un pays à l’autre et même d’une marque à l’autre. 

La liqueur 43

Une boisson distribuée partout dans le monde, mais dont la recette reste inconnue ? Il ne s’agit pas du Coca-Cola mais de la liqueur 43, un alcool doré et sucré dont la reconnaissable bouteille est visible dans tous les bars espagnols et même ailleurs. Selon la marque Licor 43, on retrace les origines de cet alcool à l’arrivée des Romains dans la ville de Carthago Nova, l’actuelle Carthagène en Murcie. Ils y découvrirent un alcool appelé “Liqvor Mirabilis”. Bien qu’il fut interdit par les Romains, les Carthaginois continuèrent à le fabriquer, à base d’herbes aromatiques et de fruits, notamment des agrumes, macérés dans de l’eau et de l’alcool durant 6 à 9 mois.

Mais en 1946, la famille carthaginoise Zamora décide d’embouteiller et de distribuer la liqueur, et celle-ci fait rapidement un carton. Sa recette, qui se compose d’exactement 43 ingrédients, est tenue secrète encore actuellement, ce qui rend difficile l’imitation de la liqueur originale. Avec ses 31 % d’alcool, sa jolie couleur dorée et ses recettes de cocktails associées, elle est toujours aujourd’hui très appréciée dans le monde et a fait la fortune de la famille Zamora. C’est d’ailleurs aujourd’hui la liqueur espagnole la plus exportée. 

L’agua de València

Mais il n’y a pas que les liqueurs dans la vie, et Constante Gil, artiste peintre et gérant d’un bar dans la ville de Valence, l’avait bien compris. Un soir de 1959, alors que des clients désabusés lui demandent un nouveau cocktail, il les surprend tous avec son “eau de Valence” totalement improvisée : du cava, du gin, de la vodka et bien évidemment du jus d’orange, le produit-phare de la ville.

alcool espagnePhoto : Drinks & Co

Le cocktail séduit tellement qu’il est devenu l’apéritif incontournable de la ville, que l’on peut boire encore aujourd’hui dans tous les bars de Valence. Il est généralement servi bien frais, dans une carafe à la manière de la sangría, et sa couleur rappelle le mimosa. Aujourd’hui, l’Agua de València est protégée par une appellation d’origine contrôlée, et on peut la trouver également embouteillée et prête à être servie à l’apéritif, pour faire un peu plus original que la vue et revue sangría.

À lire aussi : Quels sont les secrets de la cuisine espagnole ?

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