Communément appelés les « bici-taxis », les pousse-pousse avaient proliféré ces derniers mois avec le retour du tourisme. Puis du jour au lendemain, ils ont disparu de la circulation.
Photos: N.Salvado/Equinox
Depuis le début du printemps. plus de 1400 bici-taxis parcouraient quotidiennement la ville selon les estimations de la mairie. Trois fois plus qu’avant la pandémie. Ils étaient partout : à la Barceloneta, au bord de la mer, dans la vieille ville, l’Eixample et le soir venu devant toutes les discothèques. Ces véhicules d’envergure gênaient particulièrement la circulation des piétons, des vélos et même des voitures, sans parler des nuisances sonores provoquées par les enceintes crachant du rap ou du reggaeton sans interruption. Plus de 1000 plaintes avaient été déposées contre des pousse-pousse depuis le début de l’année, dont presque la moitié la semaine de Pâques, période du grand retour du tourisme. Mais depuis quelques jours, ils semblent s’être évanouis dans la nature.
« Ils ont pratiquement disparu« se félicitait hier l’adjoint au maire Jaume Collboni. Pour la mairie de Barcelone, ces véhicules « ne correspondent pas au modèle de mobilité et de tourisme que souhaite la ville, pour des questions de sécurité et de conditions de travail ». Depuis 2019, elle demande au gouvernement catalan de les interdire mais, sans réaction de la part de la Generalitat et face à la prolifération des pousse-pousse ce printemps, elle a décidé cette fois de prendre le taureau par les cornes.
Des bici-taxis confisqués
La municipalité a rappelé en début de semaine dernière aux conducteurs qu’il était interdit à Barcelone de « mener une activité économique sans une licence d’activité ». Or, aucun pousse-pousse ne dispose d’une telle licence. La police municipale a ensuite pris le relais et commencé à confisquer les véhicules circulant sans autorisation. Une dizaine de pousse-pousse ont été ainsi saisis. Il n’en aura pas fallu plus pour que les conducteurs se donnent le mot, et ne sortent plus leur voiturette du garage, de peur de se la voir confisquée.
La solution n’est cependant pas définitive. La mairie indique qu’elle gardera les bici-taxis confisqués le plus longtemps possible, en attendant une réglementation plus claire sur cette activité. Elle continue de réclamer une interdiction formelle de la part de la Generalitat, qui lui donnerait davantage de sécurité juridique. Les bici-taxis réclament eux aussi une clarification de leur situation et assurent ne demander qu’à exercer leur activité en toute légalité.