Être Français à Barcelone, c’est un peu plus qu’être Français : cela signifie un mélange de cultures, de langues, qui peut parfois sembler étrange pour ceux qui vivent en France.
Que ce soit définitivement ou juste pour les vacances, rentrer en France demande une préparation, pour un expatrié à Barcelone. Et quelques conseils ne sont jamais de trop.
Prendre un pull
Si vous allez dans la moitié nord du pays, même en plein été, il y a fort à parier que les températures soient en-dessous de 20 degrés à un moment du jour ou de la nuit. Oui, à Barcelone, on est en tee-shirt de mai à octobre, mais n’oublions pas que ce n’est pas le cas en France. Vaut mieux faire un peu de place dans sa valise et prendre un pull, au cas où.
Faire des réserves
Ce n’est pas un hasard si les Français frontaliers vont faire leurs courses en Espagne, quand ils le peuvent : c’est en général moins cher. Surtout en ce qui concerne l’alcool et le tabac, mais aussi beaucoup d’autres produits de grande surface. Il faut donc prévoir un petit passage au supermarché avant de se rendre en France, aussi pour se ravitailler en produits qui seraient difficiles à trouver au-delà des Pyrénées : horchata, jambon ibérique, vermouth, turrón… Ce qui n’empêche pas, bien sûr, de profiter aussi des bons produits bleu-blanc-rouge par la suite.
Bronzer
“Tu vis en Espagne ? Tu dois être bien bronzé, alors !” est certainement l’une des phrases que les expats entendent le plus quand ils retournent en France. D’autant plus que le soleil ne brille pas partout : on ne peut pas comparer l’ensoleillement de Barcelone et de la Normandie. Un bon conseil : profitez bien du soleil de Barcelone avant votre départ, et peaufinez votre bronzage pour ne pas subir trop de remarques sur le sujet. Mais n’oubliez pas la crème solaire, ce serait dommage de se pointer en France rouge comme une tomate.
Photo : Vicente Zambrano González/Ajuntament
Retirer de l’argent
Banques différentes obligent, entre la France et l’Espagne, il peut y avoir des commissions parfois lourdes à assumer. Le mieux est de prendre un moment en Espagne pour retirer de l’argent avant de partir, et ne pas devoir le faire de l’autre côté de la frontière.
Préparer son estomac
En France, c’est cuisine au beurre et fromages crémeux garantis à table. Pour les habitués de l’huile d’olive et des fromages secs type manchego, vaut mieux préparer son estomac à l’avance à ce changement (parfois brutal) d’alimentation. En revanche, une fois en France, ne lésinez pas sur le pain et profitez des nombreuses bonnes boulangeries françaises. Même conseil pour la bière dans les bars.
Ne pas tutoyer tout le monde
C’est un grand classique des Espagnols : ils tutoient à peu près tout le monde, à part peut-être les personnes âgées ou importantes. Mais en général, un Espagnol tutoiera sa boulangère, son banquier ou un inconnu dans la rue. En France, en revanche, c’est le vouvoiement qui prédomine lorsqu’on s’adresse à un inconnu. À noter pour ne pas être vu en France comme un malpoli.
Ne pas mettre un maillot du FC Barcelone à Paris
C’est un conseil d’ami.
Photo : Vicente Zambrano González/Ajuntament
Ne pas mélanger français et espagnol
C’est 100 % sûr : en France, un expat installé en Espagne mélangera les deux langues, à un moment ou à un autre. Il serait même amusant d’en faire un bingo : quelle expression sort à tous les coups ? Quelques exemples : “prendre un chupito”, “ça ne me sonne pas”, “un aforo limité”…
Ne pas arriver trop tard
Rappelons que l’une des grandes différences entre la France et l’Espagne, ce sont les horaires. Les Espagnols mangent plus tard, et viennent même en retard aux rendez-vous sans que cela paraisse anormal. Mais dans l’Hexagone, venir manger à 14 heures pour le midi ou à 21 heures pour le dîner, c’est vraiment tard. Par ailleurs, arrivez à l’heure au rendez-vous, vraiment à l’heure. Pour un Français, 14 heures, c’est 14 heures, pas 14 heures 20. Au risque, une fois encore, de passer pour un malpoli.
Profiter de dormir au frais
L’un des grands avantages de la France : il y fait moins chaud qu’à Barcelone, en été (du moins en général). Quel plaisir de dormir sans devoir mettre la climatisation à fond ou positionner un ventilateur juste en face du lit, non ?
Parler moins fort
On le sait, les Espagnols parlent fort. Et on le sait, c’est surtout à cause du bruit environnant en Espagne (si si, on l’explique ici). Il est donc normal que les Français de Barcelone aient pris l’habitude d’élever un peu le ton de leur voix. Mais une fois en France, le volume sonore est un peu plus bas, ne l’oubliez pas.
Photo : Carlota Serarlos/Ajuntament
Ne pas (forcément) faire la sieste
Bien que les jeunes espagnols y soient moins enclins, la tradition de faire la sieste après manger perdure toujours, en Espagne. Pour les expats qui ont pris cette habitude, notez bien qu’en France, c’est beaucoup moins commun. Mais cela peut être une bonne raison pour convaincre tout le monde que la sieste, c’est cool, et pouvoir dormir tranquille.
Ne pas faire des plans à la dernière minute
Aller boire un verre avec des amis, et improviser ensuite le reste de la soirée ? C’est commun en Espagne, mais moins en France. Pour les expats qui se seraient accoutumés aux plans de dernière minute, n’oubliez pas qu’on a tendance à être un peu plus organisé, de l’autre côté de la frontière.
Ne pas confondre les jours fériés
Attention, soyez attentifs : les jours fériés ne sont pas les mêmes de part et d’autre des Pyrénées, et les expats vivant à Barcelone de retour en France peuvent vite être perdus. Les 11 et 24 septembre, 12 octobre, le 6, le 8 et le 26 décembre ne sont pas fériés, et on donne les cadeaux de Noël le 24 ou le 25, pas le 6 janvier. Qui par ailleurs n’est pas férié non plus, ne vous trompez pas.
Ne pas être si tactile
Bien qu’à Barcelone, il soit commun de toucher le bras de la personne à qui on fait la bise, les Français ne sont pas si tactiles. Cela peut même être dérangeant, pour certaines personnes. À noter pour éviter les moments gênants.
Au final, il n’est pas rare d’entendre des Français établis à Barcelone soupirer en disant que “c’est mieux en France”. Et pourtant, de passage en France, on se rend bien vite compte que l’Espagne, ce n’est pas trop mal non plus.
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