Après des années plus calmes pendant la pandémie, le fléau des pickpockets à Barcelone revient pour la saison estivale. Cible numéro 1 des voleurs, les touristes devront faire face à de nouveaux processus et techniques de vols, dont même les Barcelonais devraient se méfier.
Barcelone, la capitale des pickpockets, comme la surnomme certains, voit son fléau revenir avec l’arrivée des touristes. Depuis le début de l’année, 17 000 vols sans violence ont été relevés par les Mossos de l’Esquadra. En 2019, à la même période, le chiffre s’élevait à 26 836. Des données qui ne reflètent qu’une partie de la réalité car de nombreuses victimes ne portent pas plainte. Pourtant à Barcelone, le vol est le délit le plus répandu, même si ce chiffre est 2 fois moins important qu’avant la pandémie.
Si les vols ont baissé pendant la crise sanitaire, le retour des touristes dans la ville catalane fait resurgir les pickpockets, encore plus inventifs qu’ils ne l’étaient il y a 3 ans. Voici donc les 4 nouvelles techniques dont il faut se méfier à Barcelone.
1. Les Clowns de la Cathédrale
Déguisés et maquillés grossièrement en blanc, les clowns de la Cathédrale, traduction de « las payasas de la Catedral », utilisent la distraction pour voler les passants intrigués. Leur cible ? Les touristes. Ils attirent l’attention avec un ballon de baudruche ou une rose en plastique pour amuser leurs victimes, tout en dérobant leurs affaires personnelles.
Principalement des femmes, elles sont surnommées ainsi car elles opèrent très souvent près la Basilique de Santa Maria del Mar, mais on peut également les apercevoir sur la Plaça Catalunya. Ces clowns en tuniques blanches sont souvent accompagnés d’un complice, un homme déguisé lui aussi en blanc, semblable à un mime, qui est chargé de voler les affaires des victimes. Mais il arrive parfois qu’elles agissent seules, affirme Nacho Álvarez, porte-parole du syndicat des Mossos d’Esquadra.
Un phénomène de plus en plus visible à Barcelone, notamment par les habitants de la Ciutat Vella, mais qui serait seulement ponctuel selon le service presse des Mossos d’Esquadra. « Il ne faut pas s’inquiéter » ajoutent-ils. « Ces clowns de la Cathédrale ne sont qu’un dérivé de méthodes qui existaient déjà avant la pandémie« , affirme Marco Esteban, avocat pénaliste spécialisé en arnaques. « C’est comme la technique Ronaldinho ou Messi, qui consistait à faire quelques passes de ballon à la personne ciblée afin de la distraire et de lui voler ses affaires » confirme également le porte-parole du syndicat des Mossos.
2. Le parking du supermarché
La technique de la “siembra”, que l’on peut traduire par « appât », n’a pas lieu dans les endroits touristiques de Barcelone, mais sur les parkings de supermarchés. Cette méthode vise autant les touristes que les locaux. Les pickpockets agissent à plusieurs, à un moment très précis et avec un scénario simple. Lorsque la victime est prête à partir, après avoir rangé ses courses et son caddie, l’un des voleurs jette des pièces au sol en faisant croire qu’elle les à faites tomber. Les pickpockets attendent alors que la personne sorte son porte-monnaie pour ramasser les pièces, et ils s’emparent du butin. Ils s’enfuient ensuite en voiture avec un autre complice au volant. Ce genre de vol a lieu très rapidement, en quelques secondes, et se fait aux yeux de tous.
3. La station essence, le décliné du supermarché
Dans la même idée de la “siembra”, certains pickpockets agissent également dans les stations essences. C’est lorsque les personnes font leur plein que les voleurs jettent les pièces au sol et opèrent de la même façon que dans les parkings de supermarchés. Un procédé repéré que très récemment par les forces de police.
4. La rose bénite contre le portefeuille
Offrir une fleur “magique” en souhaitant amour, santé et bonheur, c’est la nouvelle technique de vol venue tout droit de Séville. Une femme accoste des couples en leur offrant un fleur “bénite” et en leur souhaitant tous les bonheurs possibles, mais une fois le cadeau offert, celle-ci demande de l’argent. Très souvent insistante, voire presque agressive, elle attend que les victimes sortent leur porte-monnaie pour le leur voler. Une fois le butin attrapé, elle le cache dans sa poitrine. Et si certaines personnes osent récupérer leur bien, plusieurs complices rejoignent la femme pour la “défendre” d’attouchements. Un stratagème élaboré, où les victimes se sentent directement prises au piège. Cette technique s’est déjà répandue sur les marchés touristiques des villes balnéaires, comme Blanes, Fuigeres, Lloret et Tossa de Mar.
Les pickpockets à Barcelone : des vols assumés
Ces nouvelles techniques recensées par les Mossos d’Esquadra sont de plus en plus rapides, mais surtout réalisées à la vue de tous, sans aucune discrétion. “Les vols sont complètement assumés et se font en face des victimes” assure Nacho Álvarez, du syndicat des Mossos d’Esquadra. Des situations qui peuvent donc être plus violentes et traumatisantes pour les victimes.
Lire aussi : Vivre à côté d’une maison close, le cauchemar barcelonais.