Après une relative tranquillité de deux ans en raison de la pandémie, le retour du tourisme à Barcelone met sur les nerfs les habitants de la ville.
« On veut que le quartier soit rempli de riverains et pas de touristes », a lâché ce vendredi le mairie adjoint de Ciutat Vella, Jordi Rabassa (En Comú, gauche radicale). Depuis Pâques, le tourisme de masse s’est brusquement abattu sur la capitale de la Catalogne. Au point que certains barcelonais espèrent « qu’il pleuvra cet été à Barcelone, pour que les touristes ne viennent pas ». Les commerçants se frottent les mains, et les habitants les yeux.
Ada Colau, dont le mandat termine en mai 2023, joue gros pour sa réélection avec ce qui est en passe de se convertir en problème principal pour les Barcelonais.
Limiter légalement le tourisme à Barcelone
Le conseil municipal souhaite prendre, avant le coup d’envoi de la saison, des mesures radicales. Mais qui doivent rentrer dans un cadre légal encore difficile à trouver. La mairie étudie comment limiter légalement l’accès aux espaces emblématiques de Ciutat Vella, tels que la place de Sant Felip Neri.
« Ce n’est pas possible qu’il y ait 12 groupes simultanément », a clamé Jordi Rabassa lors d’une interwiew sur Betevé.
Place Felipe Neri. Photo : Ara
Par ailleurs, la mairie veut avant l’été limiter le nombre de personnes par guide touristique. Utiliser des micros pour sonoriser le groupe par les guides sera également interdit dans les quartiers Gòtic, Barceloneta et La Ribera. Cependant, la mairie est consciente de ces limites légales et fait appel au gouvernement de Catalogne qui détient le pouvoir de légiférer. Une fois la loi passée, le problème ne sera pas intégralement résolu, en raison de l’abondance de « guides illégaux », c’est à dire des personnes qui exercent cette activité sans être déclarés ni à la mairie, ni aux impôts.
« Je ne dis pas que je ne veux pas de touristes, mais j’en veux moins », nuance l’adjoint au maire de Ciutat Vella. Il faut gérer l’espace public et le nombre de personnes qui y accèdent. D’autant plus que la zone historique de Barcelone a de plus en plus tendance à se vider de ses habitants en raison des nuisances touristiques, mais aussi de l’insécurité croissante. « Un espace public doit être conçu pour les habitants et non pour faire des photos », a conclu Jordi Rabassa.
Ne pas devenir un « Disneyland » géant est le défi de Barcelone, pour sa première saison après la pandémie.
