Au 10e jour de grève des chauffeurs routiers, la grande distribution en Espagne demande au gouvernement des gestes forts pour empêcher une pénurie, tandis que des usines ferment déjà leurs portes faute de matière première.
« La menace d’un blocage de la production fait courir en Espagne un risque sur 100 000 postes de travail », avertissent officiellement les syndicats de la grande distribution dans un communiqué à destination du gouvernement. Depuis 10 jours, les chauffeurs poids lourds dénoncent une hausse excessive du prix du carburant. Malgré un geste du ministère des Transports visant à débloquer une enveloppe de 500 millions de subventions, une partie des chauffeurs reste mobilisée et tente de bloquer l’approvisionnement du pays.
De fait, certaines grandes marques commencent à fermer leurs usines en Espagne. C’est le cas de Azucarera (sucre), Calvo (conserves de poisson), Cuétara (pâtisserie industrielle) ainsi que différentes entreprises productrices d’huiles (Dcoop, JaenCoop et Agrosevilla). Les fabricants de bières Estrella Galicia et Heineken- Cruzcampo envisagent une prochaine fermeture. L’entreprise Danone a quant à elle annoncé ce mardi 22 mars une rupture imminente dans sa chaîne d’approvisionnement si un accord n’est pas trouvé. Le monde de la sidérurgie, de la construction et de la céramique est également sous tension avec la carence des matières premières.
Date butoir du 25 mars
Si les camionneurs sont si radicaux dans leurs démarches, c’est en raison du flou de l’annonce du ministère des Transports dans le versement d’une enveloppe globale d’aides de 500 millions d’euros au secteur. Les chauffeurs regardent avec envie l’exemple français qui consiste à rembourser 15 centimes par litre de gazole consommé pendant une période de 4 mois.
La ministre espagnole des Transports Raquel Sánchez ne confirme pas l’adoption d’une telle mesure et renvoie les syndicats routiers au plan national de réponse à l’impact de la guerre dont les détails seront annoncés vendredi prochain pour une adoption en conseil des Ministre le mardi 29 mars.
Face au manque de transparence du gouvernement, le syndicat routier annonce donc une grève jusqu’à la date du 25 mars et l’annonce du détails des aides. Vendredi prochain sera donc un tournant dans le conflit puisque la journée marquera soit la fin des blocages soit un endurcissement si les mesures ne sont pas satisfaisantes, comme ont déjà menacé les chauffeurs routiers.