Le parti socialiste (centre gauche) et Podemos (extrême-gauche) qui forment la coalition gouvernementale en Espagne subissent une importante fracture en raison de la guerre en Ukraine.
Les pacifistes de Podemos ne supportent pas l’idée que le gouvernement espagnol puisse envoyer des armes en Ukraine. Une décision qui vient d’être annoncée au parlement par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. « Ce n’est pas la mesure la plus efficace pour mettre fin au conflit au plus vite », a taclé la cheffe de Podemos Ione Belarra. S’adressant au Premier ministre, le député de gauche radicale Pablo Echenique a ajouté : « Je dois vous dire en toute loyauté que nous pensons que c’est une erreur ».
Si l’Espagne envoie officiellement à partir d’aujourd’hui des armes offensives à l’Ukraine, Pedro Sanchez affirme que le pays agit de concert avec ses voisins européens. « L’Espagne a toujours compris que cette attaque est dirigée contre l’Europe, ses principes et ses valeurs. C’est pourquoi nous avons toujours défendu des actions coordonnées au niveau européen, et non une somme d’initiatives de chaque pays. Pour cette raison, nous soutenons l’activation du Fonds européen pour la paix pour la livraison d’armes défensives et offensives par l’UE à l’Ukraine », a déclaré Pedro Sanchez.
Les espagnols divisés au sujet de la guerre
Une courte majorité d’espagnols sont contre la guerre. 58 % du pays rejette une action militaire de l’Espagne, dans le cadre d’une initiative de l’OTAN, contre 42 % qui l’approuvent. Un chiffre de rejet qui monte à 60 % chez les votants de gauche. À l’inverse, 54 % des électeurs de droite y sont favorables.
Les plus opposés à l’idée d’envoyer les troupes espagnoles en Ukraine sont les jeunes, de 18 à 29 ans (62 %). Les plus favorables à intervenir militairement dans le cadre de l’OTAN sont les plus agés de 65 ans (51 %).