Pollution Barcelone. Depuis 2019, l’Union européenne avertit l’Espagne, sans résultat probant afin qu’elle respecte la loi concernant la réduction du taux de pollution sur les villes de Barcelone et Madrid. Une situation qui conduit Bruxelles à enclencher le processus pour sanctionner le pays.
Le tribunal de grande instance de Luxembourg a tenu ce jeudi une audience pour examiner la plainte de Bruxelles contre la mauvaise qualité de l’air à Barcelone, sa couronne et Madrid. La Commission de Bruxelles accuse l’Espagne de « violer systématiquement » la réglementation européenne sur les limites de gaz polluants.
Après des années d’avertissements, l’exécutif européen a saisi la justice en 2019, constatant que les mesures environnementales adoptées dans ces villes étaient « insuffisantes et inadéquates ». Lors de l’audience de ce jeudi, les juges ont commencé à entendre les parties afin de rendre un premier avis – non contraignant – sur l’affaire. Selon la réglementation en vigueur, c’est l’État donc l’Espagne qui devra défendre la position des villes impliquées dans le procès et non les mairies.
9000 décès prématurés en Espagne
Bruxelles accuse Barcelone et sa banlieue de violer la directive sur la qualité de l’air en émettant 40 µg/m3 en moyenne par an de dioxyde d’azote. Soit plus que les niveaux admis par l’Union européenne. Une situation qui provoque chaque année près de 9000 décès prématurés en Espagne et des maladies graves telles que l’asthme, les problèmes cardiovasculaires et le cancer du poumon.
La maire de Barcelone, Ada Colau, reconnaît que la zone de basses émissions récemment entrée en vigueur n’est qu’une partie de la solution et appelle à davantage de financements du gouvernement pour renforcer les transports en commun.
Au terme du processus juridique, la Commission européenne pourra infliger des amendes à l’Espagne si la situation perdure.