Les 5 ressemblances entre la France Insoumise et Podemos

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À la veille des élections présidentielle en France, Equinox lance sa grande collection de comparatifs entre les familles politiques espagnole et française.


Après l’article de la semaine dernière sur les ressemblances et les différences entre le Rassemblement National de Marine Le Pen et le parti Vox de Santiago Abascal, cette semaine Equinox s’intéresse aux accointances de l’autre extrême de l’échiquier politique : la France Insoumise de Jean-Luc Melenchon et la galaxie Podemos d’Ada Colau entre autres. 

1/ La question de l’indépendance de la Catalogne.

« La Catalogne a besoin d’un référendum qui interpelle tous les citoyens. Nous sommes confrontés un conflit politique qui nécessite des solutions et des propositions politiques. La politique ne peut être déléguée aux juges ou aux procureurs « clamait Ada Colau le 11 septembre 2017, seulement trois semaines avant le vote sur l’indépendance non autorisé du 1er octobre 2017. 

En décembre de la même année, Jean-Luc Mélenchon en déplacement à Barcelone pour soutenir Podemos lors d’une campagne électorale a affirmé qu’il soutenait l’idée d’un référendum en Catalogne, «pour autant qu’il soit accepté, sinon ça ne servirait à rien» .

En revanche, s’il soutient le référendum, Mélenchon n’est pas un militant de l’indépendance catalane. « Nous ne nous alignons pas pour ou contre l’indépendance de la Catalogne. Nous pensons qu’un tel alignement de notre part n’apporterait rien à la situation. Si nous gouvernions notre pays, nous ne nous alignerions pas non plus » écrivait l’insoumis sur son blog à l’automne 2017. La branche locale de Podemos quant à elle a voté non lors de la fameuse déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017.

Cependant, de l’eau est passé sous le pont d’Ada Colau. Si la maire de Barcelone a effectué de 2015 à 2019 un premier mandat très idéologique, elle a adouci de manière générale ses propos à partir de sa réélection en 2019. Soutenu conjointement par les socialistes et Manuel Valls, la première édile a qualifié en septembre 2020  » de stupidité » l’idée d’organiser à très court terme un référendum en Catalogne.

2/ Contre la viande

“Manger de la viande, c’est commettre un homicide involontaire” : tant Podemos que la France Insoumise semblent adhérer à cette citation de Benjamin Franklin.

Au mois de janvier, Alberto Garzon, le ministre communiste de la consommation et proche de Podemos a suscité une vive polémique en déclarant depuis l’Angleterre que l’Espagne exportait de la viande provenant d’abattoirs géants où les animaux étaient maltraités. Le ministre s’est retrouvé seul face aux critiques de la droite et aux protestations des agriculteurs, bouchers et éleveurs bovins. La partie socialiste du gouvernement de coalition a refusé de soutenir le ministre proche de la gauche radicale et a rappelé son soutien aux producteurs de viande et louant la qualité de celle-ci.

C’est la deuxième sortie d’Alberto Garzon, la première était une déclaration incitant les Espagnols à réduire leur consommation de viande pour des raisons de santé. Une incantation qui rejoint celle de Mélenchon. Dans son livre-programme pour la campagne de 2017, L’avenir en commun, Jean-Luc Mélenchon propose de «réduire la part des protéines carnées dans l’alimentation au profit des protéines végétales».

Dans les deux pays, la droite a ouvert le débat accusant l’extrême-gauche de vouloir réduire les libertés publiques. Ici le droit de se nourrir comme l’entend le citoyen.

3/ Contre le système institutionnel en place

En Espagne et en France, la gauche radicale veut changer de régime. Podemos propose un référendum pour abolir la monarchie au profit d’une république. Jean-Luc Melenchon veut passer à la 6e version de la République française supprimant au passage la fonction de président de la République.

4/ Podemos pour la vaccination, les Insoumis plus critiques

Appartenant du gouvernement espagnol, Podemos n’a pas eu un seul mot de travers face à la politique vaccinale mis en place par l’exécutif national et les régions du pays. Aucune critique, ni remise en question du vaccin et encore moins de propos complotiste dans un pays où 87% de la population a au moins reçu une dose. Podemos était même défenseur de la vaccination obligatoire pour le personnel soignant lorsque la question s’est posée en août dernier. Ada Colau avait posté une photo de sa vaccination sur Intagram en remerciant le personnel des vaccinodromes.

 

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Jean-Luc Mélenchon, et c’est le moins que l’on puisse écrire, est plus licencieux sur la question. Le candidat des Insoumis a pris la défense du sulfureux professeur Raoult, égérie des négationnistes anti-Covid, en refusant sa « diabolisation ». Invité sur  la chaîne France 5 le 16 janvier dernier, à la question vous ferez-vous vacciner, Mélenchon s’est voulu catégorique. « En aucun cas », il ne se fera injecter « le machin de Pfizer ».

Cinq jours auparavant, il se disait « pas rassuré par un procédé qui est tout à fait nouveau et dont on ne connaît pas les conséquences » estimant ne pas vouloir « être un cobaye ». Un vocabulaire prisé par les complotistes. Finalement, Mélenchon se fera injecter ses trois doses vaccinales.

5/ Les affrontements avec la police

Fait singulier pour des responsables politiques de premier plan, Ada Colau comme Jean-Luc Mélenchon ont eu une maille à partir avec les forces de l’ordre.

Tout a été dit et écrit sur la calamiteuse séquence de 2020, où Jean-Luc Melenchon a vécu des moments de haute tension avec les policiers en charge de perquisitionner son domicile et les locaux de son parti politique dans le cadre d’une affaire de détournements de fonds parlementaires européens.

Une séquence condamnée par 64% des Français se déclarant choqués par le comportement de l’actuel député des Bouches-du-Rhône.

Ada Colau, avant de devenir maire de Barcelone, a également vécu des épisodes conflictuels avec la police. Ada Colau était la principale figure du mouvement activiste du droit au logement (PAH). Ces militants tentent d’empêcher les expulsions locatives notamment lorsque des familles et des personnes vulnérables sont menacées. Des initiatives qui se terminent souvent pas une action musclée de la police pour déloger les manifestants. Nombreuses sont les fois où Ada Colau a opposé une résistance passive face aux forces de l’ordre lorsqu’elle militait au début des années 2010 à la PAH.

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Ada Colau

Un mosso estira a Colau, que mira a la cámara, durante una ocupación de la PAH / FACEBOOK MARTA AFUERA PONS

Plus surprenant, toujours dans le cadre des actions de la PAH, Ada Colau se déguisait en « super-mouche » pour perturber les meetings électoraux des personnalités de droite afin d’attirer l’attention médiatique sur sa lutte.

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Le poids électoral de la gauche radicale en Espagne est assez significatif. Podemos dirige 4 ministères dans le gouvernement de coalition (travail, consommation, droits des femmes et politiques sociales). Barcelone, seconde ville du pays est dirigée depuis 2015 par Ada Colau, qui n’exclut pas de briguer un troisième mandat l’an prochain.

 

Lire aussi : Les 10 différences entre Vox et le Rassemblement National

 

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