Barcelone possède de multiples surnoms. L’un d’entre eux ? « Barna ». Le pseudo s’utilise encore aujourd’hui. Mais d’où provient-il ?
Barna. Avec un « n », et non un « ç ». C’est ainsi qu’on la surnomme, la capitale de la Catalogne. A une lettre près, elle pourrait emprunter son surnom au club de foot, mais Barna est bel est bien l’appellation de Barcelone. A quoi lui doit-on ce surnom ?
Il faut remonter dans le temps, et faire défiler les années pour trouver l’origine de Barna. Les plus anciennes archives de la Generalitat de Catalogne remontent aux années 1930. Entreprises, agence de presse, marché, transports : le pseudo de Barcelone s’utilisait couramment. Notamment dans les années 70 et 80.
Un nom trop long ?
« En réalité, moi j’ai toujours vu ce surnom », affirme Esther Trave Allepuz. La professeure d’histoire médiévale de l’Université de Barcelone ne saurait retrouver de date. Mais l’histoire de Barna oui… Elle est étroitement liée à l’économie des télégraphes. On est au XIXe siècle.
« Barcelona était trop long à écrire. Autrefois, les formulations étaient très longues sur les courriers et cartes postales. Il fallait trouver une abréviation », raconte Esther Trave Allepuz. D’autant que le papier était cher. Alors, comme « peseta » pouvait devenir « PTA », Barcelona s’est donc transformée en « Barna. »
La contraction de la première et dernière syllabes du toponyme arrange. A l’époque de la communication en morse, il fallait 36 temps pour écrire Barcelona contre 18 pour Barna. Soit exactement la moitié, en enlevant quatre lettres seulement. Plus rapide…
De Barna à BCN
Le schéma s’applique encore aujourd’hui. La nouvelle forme courte de Barcelone, BCN, s’affiche dans tous les aéroports du monde. Celle-ci est plus récente, et date des années 1990.
L’explication du gain de place fait l’unanimité. Mais sur la date, les avis divergent. Certains remontent jusqu’à l’époque romaine, où Barcelone se faisait appeler Barcino. Un élément peut toutefois donner indice…
Barna s’accompagne normalement d’un point. « Il fait partie de l’abréviation », écrit Antonio Fernández Fernández dans le Dictionnaire panhispanique des doutes. Et à l’époque médiévale, les symboles en fin de mot pouvaient être le signe d’une abréviation. Viendrait-il de cette période ? La réponse reste au stade de l’hypothèse.
En attendant d’élucider le mystère, on peut aussi se contenter des autres surnoms de la ville. Parmi les plus connus : la Ciutat Comtal. Ce dernier existe depuis le IXe siècle, à l’époque où la Catalogne était une terre de comtes et comtés. Et depuis tout ce temps, il n’a pas quitté Barcelone… Barna n’a pas fini de surprendre avec ses pseudos.