L’œuvre mythique de Leonard de Vinci, la Joconde, représenterait un paysage catalan. Jusqu’à présent, de nombreux spécialistes sont convenus que le second plan du tableau était un lieu imaginaire. Toutefois, certains amateurs d’art, notamment José Civil Borque, estime que le paysage évoquerait le Montserrat, en Catalogne. Explications.
Souvent qualifiée de tableau le plus connu du monde, La Joconde ne cesse d’alimenter les théories. En effet, plus de 500 ans après sa création, l’œuvre de Léonard de Vinci suscite encore de nombreuses controverses, notamment au sujet de l’identité de Mona Lisa. Qui était-elle pour l’illustre peintre ? Est-ce vraiment le portrait de Lisa Gherardini, épouse du marchand Francesco del Giocondo ? Le mystère subsiste.
En parallèle, des spécialistes et amateurs d’art s’interrogent sur la localisation du paysage peint sur le tableau. Officiellement, l’arrière-plan de l’œuvre est toujours inconnu. Toutefois, le Catalan, José Luis Espejo situe, dans son livre intitulé « Leonardo los años perdidos » (Léonard, les années perdues, 2008), le paysage de l’œuvre à Montserrat. José Civil Borque a, lui aussi, mené une enquête pendant 8 ans, au cours de laquelle son constat corrobore celui d’Espejo. Interviewé par Equinox, Civil Borque a partagé ses théories et son investigation concernant la localisation catalane du tableau.
Superpositions de paysages
D’après le Catalan, l’arrière-plan de la Joconde serait un montage de quatre vues de la montagne Montserrat assemblées les unes aux autres par des éléments communs. Dans la partie gauche du tableau, deux lieux distincts seraient présents (voir photos ci-dessous). Dans la partie supérieure, se trouve un monastère où coulerait en contrebas la rivière Llobregat. Dans la partie inférieure, nous pouvons observer un chemin menant à un massif.
Photo : José Civil Borque
Selon Civil Borque, le lien entre les deux paysages s’établit avec un élément commun : le bleu du ciel et le bleu de la rivière. En effet, il y aurait une continuité entre la couleur du ciel du paysage de la partie inférieure et la couleur de la rivière sur la partie supérieure.
Photo : José Civil Borque
Autre élément laissant supposer la superposition de quatre paysages : la perspective. « Lorsque l’on observe avec attention la montagne en bas à gauche du portrait ainsi que la rivière et les arbres situés en haut à gauche du tableau, on remarque qu’il y a des lignes d’horizon différentes » explique José Civil Borque. « Comment est-il possible que des arbres situés plus loin que la montagne en premier plan paraissent plus grands que cette dernière ? » s’interroge-t-il. Au total, l’amateur d’art a dénombré quatre lignes d’horizon dans le tableau qui démontreraient le collage de quatre lieux distincts.
La Joconde : le pont serait-il catalan ?
En regardant avec attention le tableau du peintre italien, on aperçoit également un pont en arc en plein cintre. D’après la théorie d’Espejo, l’édifice situé à droite de Mona Lisa se localiserait aussi à Montserrat. Il s’agirait du pont Monistrol. Toutefois, l’historien catalan, Albert Fortuny, mise plutôt sur le pont de Castellbell. José Civil Borque donne plutôt son approbation à la théorie du premier. En effet, intrigué par ces deux hypothèses, le Catalan confie s’être rendu directement sur les lieux mentionnés au cours de son enquête. « D’après moi, il s’agit bien du Pont de Monistrol » affirme-t-il.
Les deux enquêteurs ont souligné la frappante ressemblance avec le pont du village de Monistrol de Montserrat ainsi que divers éléments topographiques. Parmi eux, Civil Borque évoque logiquement les arches de la construction mais aussi l’appendice rocheux (entouré en orange sur les photos ci-dessous) ainsi que les courbes des versants gauche (surlignées en rouge sur les images) et droit (en jaune) de Montserrat.
Photo : José Civil Borque
À ce jour, ces théories n’ont pas été vérifiées et les spécialistes affirmant que le paysage serait imaginaire ont encore le vent en poupe. Le mystère sur la localisation reste donc entier, mais une chose est sûre, la Joconde n’a pas fini de faire parler d’elle.