Le choc énergétique espagnol pousse les industries à limiter leur production.
L’hiver est rude pour les familles espagnoles en raison du prix de l’électricité avec 213,29 euros le MWh pour les particuliers, un tarif jamais atteint en Espagne.
L’industrie espagnole voit le cours flamber avec 125,5 euros le MWh, bien loin des 51,22 euros en France ou des 87,1 euros en Allemagne. L’Espagne n’a pas légiféré en amont pour protéger ses industries, du coup les usines commencent à débrayer.
Arrêt de production
Au moins cinq des grandes entreprises industrielles espagnoles ont décidé de suspendre la production dans leurs usines en raison du prix de l’énergie. Sidenor, située dans la banlieue de Barcelone et distributeur d’acier à échelle européenne, a annoncé l’arrêt de certaines lignes de production. Même situation chez Fertiberia, distributeur de produits de fertilisation agricole. Certaines autres entreprises continuent de travailler mais montent les prix lors de la mise sur le marché des productions. L’énergie représentait jusqu’ici 50% des coûts de production, un chiffre qui est passé désormais à 80%.
Au Pays Basque, Arcelor Mittal a mis en place un système pour réaliser de courts arrêts de production aux heures où l’électricité est la plus chère. Des solutions temporaires qui ne règlent pas le problème de l’augmentation du prix de l’électricité. S’il persiste, économistes et syndicats craignent des délocalisations des grands centres de production, mais aussi des fermetures de plus petites entreprises et de grandes difficultés pour les artisans. Coiffeurs, boulangers ou propriétaires de petites boutiques consomment eux aussi de l’électricité, sans pouvoir répercuter l’augmentation des prix auprès de leur clientèle, qui doit déjà faire face à la hausse des factures à la maison.
Le monde industriel demande une aide urgente du gouvernement qui passerait par une baisse de la TVA sur certains produits et des crédits à taux zéro. La situation est en passe de devenir un problème chronique.