Le tabou de la vaccination obligatoire en Espagne

Vaccination en Espagne

En Espagne, le phénomène du complotisme anti-covid est résiduel. De fait il a rendu tabou le débat sur la vaccination obligatoire. 

La vaccination obligatoire n’aura pas lieu en Espagne si l’on en croit les déclarations répétées à plusieurs reprises par le principal conseiller sanitaire du gouvernement espagnol Fernando Simon.

Le passe sanitaire pour entrer au restaurant est un outil « disproportionné » selon le ministre catalan de la Santé Josep Argimon. Une mesure pourtant réclamée par le secteur de la nuit qui permettrait aux discothèques de rouvrir leurs portes. La justice espagnole a par ailleurs interdit aux régions de Galice, Cantabrie, Andalousie, Murcie et Pays Basque d’imposer le passe sanitaire pour entrer au restaurant ou en boite.

70 % de vaccinés en Espagne

L’engouement espagnol pour la vaccination a marginalisé les demandes de vaccination obligatoire ou de présentation du passe sanitaire. Cependant, maintenant que le pays a dépassé la barre des 70% de vaccinés, pour certains collectifs à risque  le débat est ouvert.

Selon les calculs de la Société espagnole de gériatrie, 85 % des travailleurs des maisons de retraite sont immunisés. « On ne peut pas forcer ces 15% à se faire vacciner, mais il faut faire beaucoup de pédagogie pour qu’ils comprennent qu’ils sont un vecteur de transmission parmi des personnes très vulnérables et fragiles », a indiqué sa porte-parole. Certains scientifiques ne sont pas du même avis. « Je n’aurai aucun doute à soulever l’obligation de vacciner les travailleurs dans les centres pour personnes âgées », affirme Daniel López Acuña, ancien directeur de l’OMS.

Un autre point compliqué est la (non) vaccination des employés sur le lieu de travail. Pour le porte-parole de la Société espagnole d’épidémiologie, « il faut légiférer pour que les entreprises n’imposent pas de facto leurs conditions. Il y a la possibilité de demander des tests périodiques (deux PCR par semaine). C’est une pression, car c’est un coût que le salarié devrait d’assumer ».

Le débat sera plus ou moins vif selon quel chemin prend la dernière ligne droite de la campagne de vaccination. Les injections se sont ralenties en août en raison des vacances. Si la reprise de la vaccination reprend son rythme rapide, les récalcitrants risque d’être rapidement au cœur des polémiques.

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