Les difficultés d’Ada Colau pour rester maire de Barcelone

Politiques catalans

C’est un secret de Polichinelle : Ada Colau tentera de briguer un troisième mandat pour rester maire de Barcelone en 2023. Le défi est de taille au regard de la situation actuelle.

La première édile, officiellement, n’a pas encore présenté sa candidature mais son parti de gauche radicale « Barcelona En Comù » s’active pour la course électorale. Le parcours est semé d’embûches et les chances de Colau de rester à la tête de la capitale catalane sont faibles.

En 2019, avec seulement 20,74 % des voix, Colau a réussi à se maintenir au pouvoir en franchissant le Rubicon : une alliance en coulisse, après l’élection, avec Manuel Valls. Les conseillers municipaux de l’ancien Premier ministre français investirent contre toute attente la maire sortante pour barrer la route à l’indépendantiste Ernest Maragall, arrivé en tête du scrutin.  Dès lors, la mairesse est détestée par le camp indépendantiste qui ne manque jamais une occasion de la chahuter : jets de projectiles sur la plaça Sant Jaume le jour de son investiture ou plus récemment une vague de sifflets lors du discours inaugural des fêtes de Gràcia. Ada Colau a d’ailleurs fini en pleurs.

La rue, il est vrai, ne fait pas une élection. Mais le panorama politique actuel est fortement défavorable à la mairesse. Les socialistes qui sont actuellement en coalition avec Ada Colau ne manquent pas une occasion de se désolidariser de la première édile. Les socialistes défendent le projet de la construction du musée l’Hermitage refusé par Colau. La troisième piste de l’aéroport du Prat a également mis en exergue les différences entre les deux ailes de la majorité municipale. La gauche radicale s’est opposée sans succès à l’agrandissement du Prat pour des raisons écologiques, tandis que les socialistes soutiennent le projet pour des raisons économiques.

Concernant le tourisme, le parti socialiste réclame un changement avec l’avènement des voyageurs de qualité au lieu de miser sur la quantité. Un tacle au bilan en la matière peu reluisant des 6 dernières années de Colau.

Les socialistes veulent récupérer leur bastion

Si les socialistes sont si nerveux à l’approche de l’élection, c’est qu’ils se considèrent comme les gestionnaires légitimes de la ville de Barcelone après l’avoir gouvernée pendant 36 ans de 1976 à 2011. L’actuel premier adjoint et candidat socialiste Jaume Collboni entend ajouter 4 ans de gouvernance barcelonaise de plus au tableau de chasse de son parti. Avec les indépendantistes et la droite locale en embuscade, le prochain scrutin sera marqué plus que jamais par le « tout sauf Colau ».

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